BNP Paribas est le premier financeur mondial de l’entreprise Cargill, accusée de se fournir en soja issu de la déforestation de la forêt du Chiquitano en Bolivie, et finance également la deuxième entreprise de conditionnement de viande au Brésil, Marfrig, accusée de déforestation et de travail forcé.
Dans son plan de vigilance 2023, la banque demande à ses clients produisant ou achetant du bœuf ou du soja "d’être zéro-déforestation d’ici 2025". Il ne lui reste plus que 7 mois pour cesser de financer les entreprises concernées !
Notre enquête montre que les banques européennes, nord-américaines ou asiatiques ont consacré une bien plus grande part d’investissements aux causes de la crise climatique plutôt qu’aux solutions, avec pas moins de 369,2 milliards de dollars investis dans des activités agro-industrielles entre 2016 et 2022 dans 134 pays d’Afrique, d’Amérique du Sud et d’Asie.
BNP Paribas, le Crédit Agricole et la Société Générale (SG) font partie des bailleurs de fonds les plus importants de sociétés comme Archers-Daniel-Midland (ADM), Bunge, Cargill et le groupe Louis Dreyfus. Désignées comme les "ABCD", ces 4 sociétés contrôlent 90% du commerce mondial des céréales, et des pans entiers de la chaîne de transformation alimentaire. Les banques françaises ont ainsi investi 30 milliards de dollars dans des projets agro-industriels nuisant au climat et aux communautés locales depuis la signature de l’Accord de Paris.
Ce mardi 14 mai, jour de l’assemblée générale de BNP Paribas, nous étions mobilisé∙e∙s, partout en France, pour dénoncer les investissements nocifs de la deuxième banque la plus riche d’Europe et leur impact sur la population au Brésil, en Bolivie, au Cameroun et ailleurs.
Le secteur financier français doit prendre au sérieux l’impact de ses activités et se conformer à la loi française sur le devoir de vigilance.
Nous demandons à BNP Paribas de donner l’exemple et respecter ses propres engagements de "neutralité carbone" en cessant d’investir dans des entreprises impliquées dans de la déforestation d’ici 2025.
Nous demandons que sa relation commerciale avec Cargill, coupable de la déforestation de la forêt du Chiquitano en Bolivie, soit rompue ou, à défaut, ré-évaluée pour pousser l’entreprise à s’engager dans une "stratégie zéro déforestation" d’ici 2025.
Concernant sa politique agricole, nous demandons d'étendre la zone d’exclusion de ses financements aux clients produisant ou achetant du bœuf ou du soja dans des zones déforestées de tous les pays où s’étend la forêt amazonienne : Brésil, Bolivie, Vénézuela, Équateur, Colombie.
Il est urgent que BNP Paribas prenne conscience que le secteur agricole représente le deuxième secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre et qu’une politique de neutralité carbone ne peut pas être prise au sérieux sans des mesures concrètes.