Ils sont tous planqués soit dans les entrailles de Gaza soit chez leurs alliés turcs ou qatari. Les cadres du Hamas regardent Israël se précipiter corps et âme dans le pire des pièges qu’ils lui aient tendu.
De leurs planques sécurisées, ils savent que chacune des victimes civiles de l’attaque israélienne, qui s’accumulent d’heure en heure de manière vertigineuse, vont inéluctablement faire basculer l’opinion publique en faveur de leur « cause », et fera inévitablement passer les horreurs qu’ils ont commises en territoire israélien au second plan.
Les vies humaines de leur peuple, fauchées par les bombes israéliennes, sont pour eux les contributrices ultimes de l’accomplissement de leur plan.
Les Israéliens, révulsés par les sommets de cruauté perpétrés contre une population civile démunie, dont ils ont été les témoins médusés et horrifiés, exigent presqu’unanimement un déferlement militaire sur Gaza pour éradiquer l’entité islamiste au pouvoir.
On peut bien évidemment comprendre cette rage dévastatrice qui motive cette position. Elle est totalement humaine à l’échelle de chacun des individus qui a vécu ce drame collectif.
Mais pas à l’échelle d’un État qui a le devoir de savoir se projeter sur le plus long terme, car Gaza restera la voisine intime d’Israël et qu’il faudra trouver des solutions à une population de près de deux d’un million de civils qui y vit, dans des conditions déjà de grande précarité doublement sanctionnés par la dictature du Hamas et le cruel blocus israélien depuis près de 10 ans.
Les gouvernements israéliens successifs depuis la 2ème intifada en 2000 ont cru bon de maintenir les Palestiniens dans une forme de statu quo, un conflit de basse intensité, qui serait efficacement maté à chaque fois qu’ils lèveraient le nez, et en contribuant à les diviser pour ne pas avoir à reprendre quelconque négociation avec eux.
Les actuels dirigeants d’Israël sont ceux-là même qui ont permis la montée du Hamas pour contrer l’Olp, et ainsi morceler l’Autorité palestinienne empêtrée dans de violents conflits internes.
Netanyahou et ses alliés d’extrême droite sont ceux-là même qui défilaient dans les rues de Jérusalem brandissant d’immenses posters de Rabin en uniforme nazi pour faire capoter le processus d’Oslo. Ce sont ces groupes d’extrême droite messianique dont sont issus 2 ministres de l’actuel gouvernement, qui ont assassiné Yitzhak Rabin, qui était alors en pleine négociation avec Arafat dans le cadre du difficile processus de Paix.
Le Hamas est à l’origine de multiples attentats suicides sur l’ensemble du pays faisant des centaines de victimes dans le but était de dissuader l’opinion publique israélienne de continuer à soutenir ces négociations.
Ce sont ceux-là même, qui se sont acharné à anéantir ce formidable espoir de Paix, qui tiennent aujourd’hui les rênes du pouvoir aussi bien en Israël qu’en Palestine.
La force islamo-totalitaire du Hamas face au front national-messianique des colons israéliens.
Les alliés objectifs d’hier sont aujourd’hui face à face avec leur morgue de racisme et de violence pour un bras de fer infernal.
Ce cauchemar dantesque est aujourd’hui à son paroxysme, et j’ai espoir, peut-être illusoire, qu’ils finiront, lors de cette ultime confrontation, par s’anéantir l’un l’autre.
Il est clair en effet que le gouvernement israélien actuel va devoir répondre de sa totale impéritie, et se fera très probablement démocratiquement éjecter du pouvoir et que l’on a le droit aussi de rêver que l’opinion publique palestinienne en fera de même avec le pouvoir dictatorial d’un Hamas, qui par ses agissements, a terriblement détérioré la considération de la justesse et de la légitimité de leur lutte pour l’Indépendance aux yeux de l’opinion internationale.
Puissent-ils alors céder la pouvoir aux activistes humanistes des deux bords, qui s’évertuent, très marginalement encore, chacun dans son camp et ensemble, à déplacer les termes de ce conflit.
Car il faut comprendre qu’en fait le véritable conflit qui déchire cette région n’est à aborder non comme un antagonisme Israël Palestine, mais plutôt comme l’opposition des Israéliens et Palestiniens qui sont déterminés à éliminer et à anéantir l’autre, contre ceux des Israéliens et Palestiniens qui se reconnaissent, se respectent et aspirent à vivre en bon voisinage sur deux États distincts.