Les médias ont toujours été présentés comme le nerf
de la guerre dans la volonté étatique d'englober la société.
Par le biais de la sur et dés-information, "la lucarne ouverte
sur leur monde" phagocyterait la masse des téléspectateurs.
Tel l'alien de Ridley Scott pondant dans la multitude de
Nostromo.
Où le message ingurgité, accoucherait d'artificiels
sensibilisés, d'émus, de concernés, par leur vision du monde.
Avec en amont, l'introït anesthésique facilitant l'orgiaque
visuelle et verbale pour la grande messe du 20 heures.
Cette méthodologie de l'aliénation conjuguée au pluriel
avec ses dominants, devant les prêts-à-être-dominés.
Ces deux parties distinctes se faisant face à un écran
interposé, avec transmission à sens unique, technique
unidirectionnelle, sans interactivité, ne sont pas des
contradictions. Chacun nourrissant l'autre par
la transmission, la diffusion, puis relais,et propagation.
Mais est-ce bien suffisant pour un totalitarisme d'Etat?
Est-ce-que les notions de totalitarisme de masse, de
manipulation des esprits sont encore d'actualité et
efficaces?
Certainement, mais obsolète, avec internet qui a
révolutionné la diffusion de l'information et la
possibilité d'une éventuelle "émancipation".
La tentation est grande pour ceux qui font
l'information et ceux qui la diffusent d'affiner
leurs moyens de production en parcellisant
ce totalitarisme audio-visuel.
Maintenir, la désinformation de l'ensemble en
rajoutant des particularités techniques comme
un second traitement de l'information au cas par cas.
Par imitation vocale en remplacant certains termes
afin de modifier le discours initial.
Images tronquées, retouchées par le montage,
l'incrustation, le cadrage.
Décalage sur le temps de programmation.
Le tout, façilité par des émissions déjà enregistrées.
Le totalitarisme de quartier pourrait y jouer un
rôle prépondérant puisque déjà technologiquement
bien ancré.
Chaque foyer posséderait à partir d'une information type,
une information ciblée selon des critères politiques,
culturels, éthniques, religieuses. (Cela sous-entend un dispositif
adapté...).
Totalitarisme consensuel entre l'Etat et les possesseurs des moyens
de diffusion télévisuels vers un ciblage précis et orienté pour
une manipulation diffuse, inodore et incolore.
La télévision ne serait plus une fenêtre ouverte sur leur monde
mais un accés sur notre monde personnel.
Attention, la télévision nous regarde.