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C'était en 2010 à La Roche-sur-Yon que ce film du Chinois Li Hongqi avait été diffusé pour la première fois en France.
Si la Chine produit un des plus grands cinémas du monde, un des plus beaux, attentifs aux soubresauts du contemporain, il est rarissime que ceux-ci soient une comédie. Soyons juste, Winter Vacation n'en est pas exactement une. Il serait pourtant plus injuste encore de rattacher son exigence narrative et plastique - Li Hongqi est également poète et peintre - à quelque unique souci d'élégance et de lenteur. Imaginez, dans un petit village du nord de la Chine, le désœuvrement de jeunes hommes retombant les uns sur les autres à chaque coin de rue, les échanges absurdes entre un grand-père et son petit-fils, des conversations où l'on passe des peines de cœur à l'avenir du communisme national : la chronique de l'ennui provincial est sans cesse secouée d'un comique à froid, pince-sans-rire, qu'il faudra peut-être bientôt appeler simplement "humour chinois". Le cinéma a beaucoup montré, depuis une dizaine d'années, ce qui arrive à la Chine devenue capitaliste. De cette manière-là, aussi composée que décomposée, c'est la première fois.