Eugène Rougon

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La Roche-sur-Yon nous offrait en 2010 une rétrospective Kathryn Bigelow. Aux frontières de l'aube fait partie des huit films sélectionnés pour l'occasion.

Une nuit, Caleb, un jeune fermier de l'Oklahoma, rencontre la belle Mae. Elle est une jeune vampire qui va l'emmener de force dans un monde bestial, violent, malsain. Ils finiront par s'aimer. Un film de vampires qui ne ressemble à aucun autre, comme si Bigelow prenait acte du fait qu'on ne pouvait plus filmer l'Amérique de la même façon depuis Psychose, ni faire un film fantastique de la même façon depuis Massacre à la tronçonneuse. Le résultat ? Une Amérique de lieux vides, déconnectés les uns des autres, bars abandonnés, espaces désertiques, une vieille camionette qui fait figure de prison et de refuge. Les vampires sont sardoniques, repoussants, nomades, marginaux, cruels, dégénérés. La poésie est étrange et crue. Elle naît des chairs brulées, des apparitions de la lumière. Au-delà des mutilations et des séquences gore, un hommage aux Amants de la nuit de Nicholas Ray.

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Aux frontières de l'aube © Kathryn Bigelow

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