Eugène Rougon

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Entre deux mondes © Vimukhti Jayasundara

Chaque année, la compétition nous révèle des films venus de tous les horizons. En 2010 le festival nous avait fait découvrir en première française Entre deux mondes du Sri Lankais Vimukhti Jayasundara.

Le cinéma de Jayasundara a toujours été profondément marqué par la guerre civile qui secoua pendant des décennies et jusqu'à peu le Sri Lanka. Elle était au cœur du moyen métrage qui le révéla en 2001, The Land of Silence, puis de son premier long métrage, La Terre abandonnée, récompensé par la Caméra d'or au Festival de Cannes 2005. Cette expérience traverse encore Entre deux mondes, mais recomposée à travers l'histoire d'un jeune homme qui tombe du ciel (littéralement), d'une fuite hors de la ville pour rejoindre la campagne, de retrouvailles avec le rythme et la beauté des temps de légende. Les deux mondes du titre pourraient être ceux-là : d'un côté des scènes d'émeute filmées avec une énergie et une vigueur saisissantes, et de l'autre une magie dont la puissance de surprise n'est pas moindre. Le film ne déroule pas à proprement parler de récit, il se laisse dériver et organiser par la confrontation de ces deux mondes, livrant ces deux phrases pour seul guide et avertissement : "Rien de magique n'est invraisemblable. Ce qui a eu lieu hier peut se reproduire demain."

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