Eugène Rougon

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Démineurs © Kathryn Bigelow

En mars 2010, Kathryn Bigelow obtient six Oscars pour son film Démineurs, dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. La presse du monde entier remarque qu’elle a battu son ex-mari, James Cameron, nominé pour Avatar. Le Festival de La Roche-sur-Yon 2010 vous l'avait présenté dans le cadre de la rétrospéctive Kathryn Bigelow.

Bagdad. Le lieutenant James est à la tête de la meilleure unité de déminage de l’US Army. Leur mission : désamorcer des bombes dans des quartiers civils ou des théâtres de guerre, au péril de leur vie. Le film de la consécration critique et professionnelle. Bigelow s’acharne à filmer les soldats au présent. On ne trouve pas de réquisitoire direct contre l’engagement américain en Irak. Démineurs montre des militaires totalement engagés dans leur mission, qui ne connaissent rien d’autre que la nécessité d’agir. Hitchcock disait que le suspense, c’était de savoir qu’une bombe va exploser mais d’ignorer quand. Bigelow construit ses séquences sur ce principe : parfois, la bombe explose, parfois pas, parfois le personnage meurt brutalement, parfois pas. Elle oblige le spectateur à rester rivé à chaque geste, cri ou regard du moindre personnage, faisant monter une tension d’autant plus impressionnante que la base du récit est particulièrement pauvre ou abstraite.

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