Fred Oberson (avatar)

Fred Oberson

Abonné·e de Mediapart

Billet publié dans

Édition

A l'heure suisse

Suivi par 113 abonnés

Billet de blog 18 mai 2008

Fred Oberson (avatar)

Fred Oberson

Cultive les oliviers et l'écriture...

Abonné·e de Mediapart

Confidences helvétiques...

Fred Oberson (avatar)

Fred Oberson

Cultive les oliviers et l'écriture...

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Chers« médiapartistes ».

Au risque de vous décevoir, je vais d’abord répondre de manière générale aux nombreux et percutants commentaires que mon petit billet a suscités. Puis, je reprendrai, demain ou après-demain, le fil de mon propos en vous livrant quelques faits et réflexions sur cette « Suisse » francophone. J’ai beau chasser le terme « suisse » de mon esprit, il revient, à mon corps défendant, au triple galop !

Je dois impérativement mettre les pendules à l’heure à mon sujet. La langue française est à l’origine de mon modeste savoir, de ma culture d’autodidacte, c’est la langue de mes premiers mots d’enfant, des ébauches de l'aphabet gravées maladroitement sur mon ardoise d'écolier, la langue de mes premières lectures, la langue qui m’a tout appris des choses de la vie, la langue dans laquelle je m’exprime. Je suis donc viscéralement francophile avant d’être Helvète et encore moins « Suisse ». La francophonie, pour ne pas dire la France, est ma mère patrie culturelle. Le français est pour moi une langue de "résistance "face à un pays quadrilingue, à majorité alémanique au trois-quart. J’imagine que c’est le cas d’une majorité de Romands. Encore que… fiers et chauvins,ils ne l’avouent pas systématiquement où le perçoivent inconsciemment. Nous n’avons aucun mérite à être attiré par notre puissant voisin car l’information et la culture passent comme le vent et la pluie venant de l’ouest entre la France et le pays romand. Depuis l’origine de l’ORTF, nous captons vos chaines. Les ondes hertziennes des radios françaisespassent la frontière sans montrer « pattes blanches » aux gabelous. Les quotidiens et les hebdos de références sont, le jour même de leur parution, à la devanture des kiosques. Au prorata des habitants, les auteurs français sont beaucoup plus lus qu’en France. (Entre parenthèses :il en est de même pour les alcools, les vins et les champagnes !)

Toute cette introduction pour vous dire que ce n’est pas le cas dans l’autre sens. Vue de France, la « Suisse » n’existe pas. Certes, on visite ses glaciers sublimes, ses lacs, on la survole en touriste comme on le ferait pour une réserve d’Indiens ! Avec le Net et la TV satellitaire, tout change, vous pouvez désormais tout connaître de notre pays. Faut-il encore que cette pratique, que cette curiosité entrent dans les mœurs, dans les habitudes. Quel intérêt de connaître cette « Suisse » isolée, qui marque sa différence à propos de l’Europe ? Vu sa petitesse, elle est quantité négligeable pour cette France hautaine et hégémonique. (Là, j’y vais un peu fort !) A la rigueur on peut « cousiner » avec le million de francophones, l’équivalent de la population des Bouches-du-Rhône, mais au-delà de la Sarine, rivière qui marque la frontière avec la Suisse-allemande, c’est l’incompréhension totale. Les « Suisses-toto » n’ont même pas la politesse de parler en bon allemand mais éructent un dialecte incompréhensible qui diffère d’un canton à l’autre.

Faute de la connaître, la « Suisse » collectionne une panoplie de clichés éculés. Le but de cette édition, à laquelle je m’essaie de collaborer, consiste à mettre les montres suisses à l’heure, à vous faire connaître ce pays qui finalement ne se différencie pas tellement des autres. Et grâce à vos commentaires, à vos interpellations, chers mediapartistes,je vais être dans l’obligation d’aborder des problèmes auxquels je n’avais pas songés.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.