Billet de blog 4 août 2024

jfcoffin

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T comme Travail

Je rêve d’un travail sensé, intrinsèquement sensé, pas de ce sens que l’on donne à l’activité humaine, salariée ou pas, dans l’après-coup d’une souffrance mi-consentie mi recherchée, histoire de se dégager d’un conflit intérieur insoluble.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je rêve d’un travail sensé, intrinsèquement sensé, pas de ce sens que l’on donne à l’activité humaine, salariée ou pas, dans l’après-coup d’une souffrance mi-consentie mi recherchée, histoire de se dégager d’un conflit intérieur insoluble.

Je rêve à un travail humain, travail vivant, travail animé et animant, travail qui témoigne de l’être en vie là où se déploie, en contresens, en tentation mortifère le travail qui épuise, qui éprouve, qui essore, travail de mort, travail jusqu’au bout d’une course reportée sine die.

La réalité du travail ne procède pas d’une de ces fatalités qui fonde le rapport à la vie du néo-libéralisme et de l’utilitarisme.

Cette réalité, nous nous devons jour après-jour à l’ériger en pratique soutenable.

Cela passe par un effort de tous les instants qui consiste à sortir d’une aliénation au travail reposant sur le principe d’une nécessité à la fois économique et morale qui s’imposerait à tout individu en âge de contribuer à la richesse nationale.

Qu’il soit salarié, non salarié, bénévole, rémunéré, quel que soit la modalité principale de sa gratification, le travail est un risque quotidien pour notre liberté d’agir et de pensée, pour notre liberté d’obéir.

Il structure notre rapport quotidien au temps et oriente le regard que nous adressons à notre propre existence. C’est un temps social dont nous pouvons dater le début et en calculer la fin.

Le travail comme le temps du travail et le Sujet lui-même en régime néolibéral sont placés sous l’autorité du nombre, de la quantité, du calculable.

Il convient de redonner au travail la place qui lui revient, un travail intéressant, l’anticipation et la trace vivante d’un lien de coopération active entre humains.

Il doit pour cela devenir un temps négocié, un espace-temps de liberté positive dans les termes d’une désaliénation des humains au chiffre, à une conception linéaire et dépréciative du temps de la vie mesurée à l’aune d’une utilité sociale et de son obsolescence programmée.

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