Cet article est une des entrées d'un abécédaire visant à repenser la question migratoire en évacuant les poncifs et en remettant dans le champ de la réflexion des aspects essentiels mais pourtant occultés.
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Compassion : attitude d'usage, admise sur cette question si elle ne va pas jusqu'à la solidarité. Elle provoque la larmichette qui autorise les discours xénophobes, autoritaires ou technocratiques.
Crise migratoire : expression mensongère à usage politique qui désigne un phénomène structurel qui a au moins 30 ans. Utile pour le spectacle ou la stratégie du choc, rien d'autre. Il faut dire «marché migratoire» (voir ce mot)
Développement : c'est LA solution. Là aussi, il y a escroquerie. D'abord parce que rien de sérieux n'est fait pour qu'il ait lieu. On continue à piller les ressources, à exploiter les anciennes colonies en notre faveur. Ensuite parce que les accords de développement sont des marchés de dupes : on conditionne les aides à l'assignation à domicile des populations, en finançant des centre de rétention dont l'argent est détourné. Les « aides au développement » reviennent en fait à consolider les frontières, former des agents de surveillance et construire des prisons. Et puis encore : le vrai développement crée la migration. Aider les populations à rester chez elle ? Au nom de quoi peut-on décider que tel peuple peut bouger et l'autre pas ? Pourquoi un Africain doit-il, plus qu'un Allemand, devenir un agent du développement national de son pays ?
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