D comme Dénouer.
Dénouer les héritages douloureux, les complexes, les larmes retenues qui entravent nos gorges et nos tripes.
Dénouer de nos entrailles ce qui nous pèse, ce que nous traînons comme une ancre ;
Ce dont il nous faut nous délester pour vivre Libre.
D comme dénouer les rancœurs, les faux songes, les regrets, les remords.
D comme dénouer les mensonges, les nôtres et ceux des autres, qui gangrènent la pureté de nos élans et de nos sorts.
D comme dénouer nos âmes de ce qui les retient d'éclore ;
Entremêler nos arbres, diversifier la flore.
Inaugurer un nouveau rêve dont les clés sont dehors.
Dehors de nous-même,
Dehors des circuits cerclés, des embouchures, des impasses, des cris sourds.
Dehors de ce qui ne vit plus, dehors des retours.
Dehors des "si j'avais", dehors des "j'aurais pu".
En faveur des lendemains, des saccages, des constructions,
En faveur des orages et des rédemptions,
En faveur des utopies, des carambolages puis des guérisons,
En faveur des résiliences,
En faveur de la Paix,
En faveur de ce qui nous appartient au plus profond.
L'humanité.
Au plus profond de mes eaux, une pierre gît, de couleur bleu. Elle reflète la Liberté aux coins ces angles arrondis. Au plus profond de mes os, j'ai plongé maintes fois pour tenter de l'attraper ; il est arrivé que mes illusions se soient noyées, mais jamais mon Espoir.
Car ce qui gît là est pur, ce qui gît là est sans chiffre, sans parti, sans pays, sans clivages. Ce qui gît là fait battre mon cœur et transpirer mon corps.
Ce qui gît là, j'espère pouvoir un jour le décrire avec les mots justes. Alors, j'aurai rejoint ce village dont je n'ai pour l'instant connaissance que dans mes rêves. Espace de joie, de paix, de partage, de tranquillité, de lumières et d'ombres réconciliés. De dialogue, de compromis, de consensus, d'enthousiasme, de chantiers, d'émancipations.
Et plus que tout, d'Amour. Mais pour l'heure, il nous faut encore, intimement et collectivement, dénouer.