Les Bretons boivent du cidre, les Sarthois mangent des rillettes et les Saône-et-Loiriens dégustent des escargots. Un cliché ? Pas seulement. La carte de France des aliments surconsommés par département créée par le Journal du Net confirme une bonne partie des particularismes culinaires régionaux.

Créée à partir des données économiques récoltées par l'institut d'études marketing Nielsen, l'infographie permet de découvrir les dix produits alimentaires dont la consommation dépasse le plus la moyenne métropolitaine. Les aliments les plus rares ont été éliminés grâce un seuil minimum de ventes placé à 10 millions d'euros.
Les Manchots sont ainsi ravis d'apprendre qu'ils n'y vont pas de main morte sur la bouteille. Six de leurs dix spécialités sont des alcools. C'est toujours moins que leurs voisins hauts-normands de Seine-Maritime. Un seul de leurs produits phares laisse le foie en paix, l'"apéritif sans alcool". La proportion de consommateurs qui se trompe d'étiquette dans le rayon ? Quoi qu'il en soit, les boissons semblent être les meilleures ambassadrices de chaque région puisque leur consommation est un véritable marqueur territorial. Le sud-est se saoule à l'armagnac, le centre à la gentiane - un alcool à 45° -, l'est à l'amer-brun et le Poitou au pineau.

La carte permet également de trancher la bataille du cidre, que les Costarmoricains remportent haut la main. Ils en consomment près de quatre fois plus que la moyenne française, loin devant les Normands qui se consolent avec du calvados.
La saveur de nos campagnes
Le régime alimentaire semble plus ragoûtant en Bourgogne que dans le nord où les conserves de viande et la graisse à frire rivalisent difficilement avec le pain d'épice et le fromage fondu de Côte-d'Or. Les nougats, fruits de mer et la crème de marron ravissent eux le palet des touristes de Provence.
Le facteur économique semble jouer son rôle à plein dans les régions très urbanisées. La comparaison des tickets de course des Franciliens parle d'elle-même. Les boissons aux fruits réfrigérés, le lait frais et les soupes et sauces fraîches montent sur le podium du riche département des Hauts-de-Seine, quand le lait infantile, les aliments infantiles secs et les boissons sans alcool plates composent le trio de tête de la Seine-Saint-Denis qui compte un fort taux de pauvreté.
Attention toutefois aux erreurs d'interprétation. En évinçant de fait les produits communs à toutes les régions, tels que le riz, le café ou les yaourts, la carte ne doit pas faire oublier l'uniformisation alimentaire planétaire que connaît aussi la France.
Sylvain Ernault