On parle souvent de la malbouffe et de l'obésité qu'elle entraîne. Mais on parle peu de l'anorexie et de ces personnes qui refusent de s'alimenter par peur de grossir. Elles sont pourtant entre 30 et 40 000 en France.
L'anorexie touche 2 % des femmes. Les hommes aussi sont concernés, mais plus rarement. De nombreux mythes et idées reçues circulent sur l’anorexie mentale. En réalité, il s'agit de troubles du comportement alimentaire : la conséquence d’une détresse, d’un traumatisme ou d’un malaise profond. Dans neuf cas sur dix, ce sont des filles qui en souffrent. Tout débute souvent à l'adolescence avec l'obsession de rester mince. Une obsession qui peut virer à la maladie et entraîner la mort. Chez les adolescentes françaises, on compte 1 % d'anorexiques.
La méthode pour ne pas prendre le moindre gramme est connue. Le scénario est toujours le même avec d'abord restriction dans les assiettes puis vomissements forcés. Les symptômes sont graves : insomnies, chutes des cheveux, fatigue permanente, pertes de mémoire, disparition des règles, etc...
La famille et l’entourage ne voient pas tout de suite le problème. Du coup, les prises en charge sont souvent tardives, ce qui ne facilite pas la voie de la guérison. Les traitements de l’anorexie sont difficiles, jusqu'à parfois imposer une hospitalisation. Dans les cas les plus avancés, le patient peut avoir perdu jusqu'à 50 % de son poids. Cette phase de début de guérison est très encadrée par des médecins, des nutritionnistes et des psychiatres, sans forcément de garantie au bout car les rechutes sont fréquentes.
Isabelle Caro avait médiatisé sa maladie. Quitte à choquer.
En France, la mannequin Isabelle Caro s'était fait la porte-parole des anorexiques. Squelettique, elle avait notamment posé nue pour une campagne de sensibilisation. Elle pesait alors 31 kg pour 1 m 64. Elle est décédée en novembre 2010.
Meddeh Belkanichi