Envie de repartir d'une idée vague que j'avais eue il y a quelque temps, la voila:
On a tout, ou presque, le fric (plus ou moins), le confort (plus ou moins), des gadgets (plus), des spectacles (plus), des jeux du stade, alors quoi ? Qu'est-ce qui nous manque si cruellement ?
L'idée c'était que peut-être l'art, c'est ça justement, CE qui manque, mais alors ce qui manque absolument. (cf Platon et sa def de l'amour dans Le banquet.)
Bien sur, le corollaire c'est que ça manquera toujours… et qu'on tentera toujours (en vain) de le combler, ce manque…
(Ou, en très simple : l'art? Un ACTE, motivé par un désir, et qui répond a un manque)
Flash-Back : une origine de l'art ? les masques mortuaires. Suite sans doute, a la prise de conscience de la mort, a l'angoisse de la disparition. en rapport direct avec la mémoire : on regarde ce cadavre, et on se souvient de la personne vivante. (angoisse: nous aussi, alors?)
Et plus tard, vers la renaissance les vanités : on regarde cette femme magnifique (cette fleur, ce fruit) et on se souvient… qu'elle sera bientôt morte. Ou alors : on regarde ce tas d'or, et on se souvient a quel point il est inutile une fois que je meure.
C'est a dire… la mémoire du futur... une piste ?
Je regarde mon nouvel iphone, je me souviens qu'il flottera bientôt au coeur du plasic vortex, cette immense zone poubelle quelque part dans l'océan pacifique. GASP !
Et ensuite ? Que fais-je ? Je le jette directement a la mer ? Ou bien j’en achete 10 d'un coup pour être sur ?
L'art de la vanité peut-il nous aider ?
Il peut nous aider a nous calmer quand on tombe en panne d'ordinateur…
Mais aussi, c'est un peu la version bouddhique de l'art : qui dénonce l'illusion des choses.
Et c'est un peu le reproche qu'on peut faire au bouddhisme, de renoncer a changer le monde, puisque le monde n'est qu'illusion. Commode!
A tout prendre je me sens plus proche de la version tantrique : aimons le monde ! Aimons l'amour !
(d'ailleurs a propos de vanité, une des techniques du tantra était de faire l'amour sur un cadavre)
Aimons même notre nouvel iphone ?
La… on touche a un point très sensible, délicat, de la philo… je crois :
si nous ne l'aimons pas, alors nous ne nous aimons pas, puisque nous ne pouvons pas nous en passer.
si nous l'aimons trop… nous ne nous aimons pas non plus…
vanitas vanitatum, et omnia vanitas !
Peut-on l'aimer et avoir conscience en même temps de l'absurdité de cet amour ?
Je n'ai pas la réponse pour le moment, désolé… si quelqu'un l'a... écrivez-moi sur ART DEBOUT, merci !
Bon, ou on en était ?
Problème de l'illusion, donc… mais comme disait le petit père Joyce, si tu te cognes la gueule dedans c'est un mur (il disait door, porte, je crois, mais on peut tricher avec les mots), si tu passes la main au travers, une grille...
Est-ce qu’on tient une piste ?
Revenons au manque… qu'est-ce qui manque le plus ?
Difficile de répondre aujourd'hui, quand on ne voit qu'un mur devant nous.
Il nous manque... a peu près tout !
Ou alors disons-le comme ça : ce qui manque c'est une brèche dans ce mur.
Et c'est bien ce que nous tentons, tailler une brèche dans le mur, non ?
Par tous les moyens, physiques, mentaux… doux, brutaux, subtils, carrés...
EUREKA !
Pas besoin de beach-art (couché donc) mais de breach-art !
(Corollaire numéro un, une brèche ça se fait pas tout seul ! Il faut oeuvrer ensemble ! BLANG!
Billet de blog 14 juillet 2016
L'ART DE LA BRÈCHE
Art Debout, ça sonne bien ! Mais quel art? Et comment, qui, debout? Je republie ici un texte posté sur la page face book art debout qui a été tres vraissemblablement censurée a la suite d'un commentaire peu élogieux sur notre pm bien aimé. (La page entiere est blanche depuis ce jour) Adieu FB! Adieu herr montagne de sucre! Au mauvais vent!
Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.