L’horreur. Le problème de l’horreur… c’est que ça fascine! Qu’on le veuille ou non! (Et dieu sait que je ne veux pas.) Nous sommes formatés comme ça il semblerait. Définitivement voyeurs! Par qui? Par quoi? Par les thrillers americains? (J’en lis tres peu!) Par la télé regardée depuis l’enfance? Par le sanglant sacrifice du christ (etautres martyrs) contemplé avec effroi des le premier age? Par les contes sanguinaires racontés aux enfants ? Je ne sais pas. Demandez aux psychologues. Ce que je constate, meme si j’évite les images, c’est que dès que je lis le compte rendu d’un attentat, je suis pris d’une sorte d’excitation, du meme ordre que lorsque je regarde un thriller, je lis un polar. Thrilling! Tout cela est terriblement palpitant. Je palpite. Qui est le coupable? Qu’aurais-je fait si j’avais été présent? Si j’étais un policier? Si j’étais un terroriste? Les mecanismes de projection patiemment mis au point par le cinéma américain depuis des décennies (et patiemment mis au point par l’image projetée depuis des siecles) fonctionnent a plein, malgré moi. Et l’horreur, dans un film, qu’est-ce que c’est? Violent saisissement d'effroi accompagné d'un recul physique ou mental, devant une chose hideuse, affreuse? Effroi? Saisissement provoqué par une très grande peur? Comme disait Alain, horreur dit tout, et ne dit rien. Au cinéma, horreur n’est qu’un accrocheur d’audience, un ameçon, un excitant, une drogue. Au meme titre que le sexe. A travers l’info, les media, les memes redoutables mécanismes se mettent en marche. Je suis broyé!
Je crois que je préfere ne pas savoir. Ne pas etre informé, déformé, énervé, excité, drogué, addict! Je préfere le silence. Donnez-moi le silence. Qu’ils se taisent tous. Meme les commentateurs de bonne volonté. Qui ajoutent a la complexité du lien sado-masochiste qui me lie a l’information. Qui le rendent plus difficile encore a trancher. TAISEZ-VOUS!
TAISONS-NOUS!