Le succès de Mediapart, sa pérennité, dépendentde plusieurs facteurs. Tout d’abord, évidemment, de la qualité du journal, de sa capacité à remplir les objectifs de sa charte. Depuis dix-huit mois, les journalistes de Mediapart apportent la confirmation de son importance dans la vie démocratique de notre pays où il a trouvé une place primordiale dans l’éventail des médias. Que saurait-on des dessous de l’attentat de Karachi sans l’enquête de Fabrice Arfi débutée en septembre 2008, qui a réveillé les juges et permis à d’autres journalistes de soulever les aspects cachés d’une instruction orientée?
Si le travail des journalistes de Médiapart est fondamental, il n’est pas suffisant. Il faut aussi un nombre suffisant de lecteurs pour assurer son audience etson équilibre financier. Compter sur les abonnements payants comme principale source du financement est un pari risqué. Il suppose que de très nombreux citoyens comprendront qu’une presse libre a un coût – alors qu’est répandue l’illusion que l’information n’en a pas.
La progression du nombre d’abonnés doit permettre à Médiapart de se projeter dans la durée. La seule qualité du travail des journalistes n’est pas suffisante pour percer les murs d’étouffement de notre société libérale.
Les bonnes volontés individuelles sont certes importantes : lire le journal, participer au club et aux commentaires,partager des articles avec des amis… Mais ces actions ne peuvent remplacer une interventionplus systématique au niveau d’une ville, d’un quartier, d’une région.
C’est pourquoi nous avons pensé, en créant l’association des lecteurs de Médiapart, rendre possibles et fédérer des initiatives individuelles ou collectives. Il s’agit de rassembler des lecteurs, d’opinions et de possibilités différentes, qui partagent un projet : la défense et le soutien de Médiapart. Pour cela, un cadre juridique a été créé.
Malgré ses difficultés de départ, l’association a permis la tenue de conférences et a participé à des manifestations associatives. Elle pense à d’autres initiatives : cafés-médias, forums,… qui ne demandent que des énergies pour se réaliser.
Les buts de l’association ont été clarifiés, son indépendance vis-à-vis des partis politiques affirmée.
L’association cependant restera une coquille vide, inefficace, si ses adhérents restent trop peu nombreux. Si ceux qui ont exprimé des doutes sur sa fonction et ceux qui ont accepté nos clarifications demeurent à la porte, il nous manquera la dimensionfédérative.
L’assemblée générale d’octobre est le moment de rassembler ceux qui, comme nous, pensent qu’un réseau d’abonnés actifs est un des éléments du combat démocratique de Médiapart. Elle est aussi le moment de se donner des responsables au conseil d’administration et au bureau qui sauront au mieuxaider toutes les initiatives et rester vigilants sur nos principes.
Nous appelons les abonnés de Médiapart à adhérer à l’association pour la renforcer et participer à la réflexion commune, pour créer des groupes locaux, pour faire acte de candidature au conseil d’administration à élire en octobre.Nous appelons les démissionnaires à revenir.Nous avons besoin de tous pour trouver notre équilibreet développer notre action sur des bases éclaircies. Que l’ALM soit une œuvre collective, forte de tous nos potentiels !
Une presse libre n’est jamais donnée, c’est un combat quotidien de tous.
Edit dimanche 19 juillet 2009, 18 h 00: la signature a été changée à la demande de l'auteur.