ALM : Résister aux malentendus
J’aurais pu intituler ce billet : “ Ma contribution personnelle à la journée du 21 mars” et j’aurais pu aussi choisir pour titre “Le charme discret de la liberté d’expression”.
Considérant que l’aventure de Médiapart mérite d’être consolidée et développée, considérant que le club fait partie de la vitrine de Médiapart, mon critère de qualité pour ce qui concerne la participation au club c’est :
tout ce qui peut inciter de nouveaux lecteurs à venir nous rejoindre,
tout ce qui favorise une participation plus large aux commentaires (je regroupe dans cette catégorie les billets, les commentaires et les articles d’édition).
Les critères qualité de chacun
Ce billet est un appel pour que chacun dise ce qu’il (elle) considère comme des critères de qualité.
Que chacun (e) exprime ce qui, d’après lui (elle) peut faire évoluer le club dans le sens d’un meilleur accueil “des nouveaux”, et de la meilleure sollicitation à une participation qui tienne compte de la disponibilité de chacun (e) , d’une banque de références qui est différente pour chacun (e) , avec des cheminements vers le sens qui passent pour certains par le TGV de l’analyse, pour d’autres par des charrettes de citations, pour d’autres encore par le raccourci du détour par l’artistique et pour d’autres encore par la trottinette de l’humoristique (sachant avec Ivan Ilitch et André Gortz que c’est le vélo qui va le plus vite).
Les chemins de chèvres bien sûr qui n’ont rien à envier aux autoroutes.
Bref, comment sont, d’après vous, les commentaires qui favorisent cette participation… ou qui la découragent ?
Ces critères ne seront évidemment pas un livre de recettes, un bornage pour bornés de toutes obédiences ainsi que certains semblent le craindre, mais un choix de marcher à terrain découvert.
“Apprendre à lire” plutôt que de rêver de régulation du club
Cela n’empêchera personne d’avoir à faire effort de lecture personnelle et donc de sélection.
Faire son miel des écrits que l’on choisit de lire, ne pas se laisser bousculer par les écrits qui mettent les coudes sur la table, par ceux qui tentent de se faire remarquer par une omniprésence de tous les instants, par ceux qui essayent de dénoncer le voisin pour augmenter leur surface, par ceux qui jouent des épaules pour se propulser au premier rang avec des mots surdimensionnés et des postures d’ayatollah.
Aucune censure, aucune régulation ne résoudra ces pratiques. Nous sommes dans l’inéluctable obligation d’apprendre à lire et à choisir. (ce qui est à mon sens un pléonasme puisque apprendre à lire revient toujours à apprendre à reconnaître ce qui nous aide à penser).
Mon appel pourrait être formulé ainsi : de quoi suis-lecteur ? (toujours dans le cadre du club)
Pour ma part j’ai envie de répondre : tous les écrits qui parient sur l’intelligence du lecteur.
Extraire l’ALM des malentendus
Pour en revenir aux malentendus qui accompagnent la naissance de l’ALM, j’ai envie de reproduire ici ma réponse à Grain de sel qui exprimait à propos de l’association une préoccupation assez largement partagée : “"J'y vois le danger de former une sorte d'élite des plus impliqués parmi les abonnés, de créer une sorte de Club à deux vitesses”
Ma réponse : “N'ayant spontanément aucun enthousiasme procédurier je recherche comme toi la structure minimum qui puisse être efficace. Je constate simplement un décalage énorme entre la qualité des articles de Médiapart et le petit nombre de lecteurs que nous sommes.
Il me semble qu'il reste donc une grande place à toute initiative qui peut inciter de nouveaux lecteurs à venir nous rejoindre. Or toute initiative suppose que quelqu'un (au singulier ou au pluriel) lui imprime un mouvement premier.
Et, le plus souvent, cette initiative ne rencontrera sa valeur que si d'autres viennent le (ou les) rejoindre.
Je ne vois pas en quoi cette nécessité d’impulsion première risque de constituer une élite à moins de rêver d'une égalité à encéphalogramme plat où personne ne se risquerait jamais à avoir une idée avant qu'elle n'ait été exprimée par quelqu'un d'autre.
Le fait de constituer un groupe de personnes pour créer les meilleures conditions de concoction de ces initiatives ne ressemble en rien à mon avis à l'acte de propriété que serait "former un club dans le club".
Il faut du temps, des échanges, des tâtonnements pour mettre sur pied des initiatives avant de les lancer dans l'arène. L'ALM me semble être ce lieu de rassemblement possible de ceux qui ont envie d'investir de l'énergie dans ces initiatives, de ceux qui, non seulement veulent lire le journal et participer au club, mais qui se sentent solidairement responsables de promouvoir les moyens de sa réussite.”
Sur un autre plan j’avais ajouté :
“Quant à revendiquer une mainmise sur le plan éditorial ou financier... cela suppose que l'association se laisse détourner de ses objectifs. Comme partout et toujours nul ne peut être dispensé de vigilance.”
Adhérer à l’objectif de soutien de l’aventure Médiapart
J’ajouterai à cela que des lecteurs de Médiapart peuvent très bien être lecteurs de plein droit sans se sentir responsables du devenir de ce journal. L’Association à mon sens, regroupe les lecteurs pour lesquels cette responsabilité est une évidence dans le contexte actuel de renoncement des médias à jouer leur rôle.
Il se peut également que des lecteurs se sentant responsables de ce devenir pensent que leur efficacité est plus grande par leur action individuelle.
Mais ceux qui partagent cet objectif de soutien ont à s’interroger sur les moyens d’action les plus efficaces.
Serge Koulberg