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En 1913, un petit cercle de l’intelligentsia russe se retrouve comme à son habitude. Ces jeunes poètes, artistes, journalistes sont profondément convaincus que l’avenir leur appartient, que seul leur art prévaut. Ils discutent avec grandiloquence d’une guerre possible. Certains y voient une catastrophe, d’autres un mal nécessaire, détruisant les vieilles idées et des idéaux, ouvrant la voie d’un monde moderne. Les hypothèses se succèdent, sans que personne ne sache vraiment quel accent mettre sur cette situation.
En croisant La Mort d’un héros de Richard Aldington, L’Iliade d’Homère et Les Notes d’un cavalier de Nikolai Goumilev, Vladimir Pankov a entrepris une analyse très réfléchie, bien que retentissante, de toutes les guerres de l’Histoire. Quand il a commencé à travailler sur ce projet, il était loin de penser que « sa guerre » aurait pour toile de fond les événements d’Ukraine. L’Histoire l’a rattrapé, son analyse est devenue d’actualité.
Pankov reprend la prose de Richard Aldington, qui, par son impitoyable ampleur littéraire, a levé le voile de l’héroïsme en temps de guerre, tout en montrant l’horreur de son quotidien. Son spectacle mêle à ces grands textes littéraires, la musique, la chorégraphie et des effets sonores exceptionnels. Images et rythmes nous plongent dans une sorte de transe rituelle, enivrante. Vladimir Pankov crée ainsi une fresque épique sur la guerre de 1914, qui résonne étrangement avec les guerres de cette fin du XXe siècle. Il explore l’impact psychologique et physique profond de la guerre et montre comment, par l’art, nous pouvons nous projeter dans l’avenir.
Voïna du 12 au 15 janvier au Théâtre de la Ville