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En solo, Martin Zimmermann est suffisamment nombreux pour « donner vie aux multiples façons d’être soi. »
Après 20 ans de scène et de pièce de groupe, vous créez un solo… Enfin?
MARTIN ZIMMERMANN: Je suis arrivé à un moment dans ma carrière où il m’a semblé évident de faire un solo dans lequel je suis à la fois le metteur en scène et l’interprète. C’était une décision difficile à prendre car je savais que j’allais être rejeté sur moi-même, alors j’ai pris soin de m’entourer de précieux collaborateurs qui me soutiennent et m’aident à réaliser cette pièce.
Vous avez forgé un « personnage ». Qui est-il?
M. Z. : Quand je regarde les gens autour de moi, je ne peux m’empêcher de voir des personnages. Chacun est un personnage, et chaque personnage m’intrigue. Pour Hallo, j’ai cherché à donner vie aux multiples façons d’être soi. Sur scène, je joue, j’exagère, j’incorpore, je transforme, je détourne, j’exprime ces multiples façons d’être soi.
Hallo se déroule dans une vitrine… Est-ce une métaphore de la mise en scène de soi?
M. Z. : Pour Hallo, j’ai travaillé à partir de situations inconfortables qui m’obligent à essayer de m’en libérer, ce qui crée des scénarios tragi-comiques. Cette scénographie est liée à mon premier métier : décorateur de vitrines de grands magasins ! Bien que non réaliste, cette vitrine évoque le monde de la consommation, de la mode ou encore les thèmes de l’apparence et du désir de reconnaissance. Mais avant tout, elle renvoie à des questions essentielles telles que : qui suis-je dans le reflet que je vois ? Est-ce que ce que je vois est la vérité ? Suis-je quelqu’un d’autre ?
Vos spectacles observent les humains en train de vivre, dans leurs entreprises dérisoires. L’absurde semble toujours guetter…
M. Z. : Je trouve les choses absurdes incroyablement intéressantes et souvent drôles ! Par exemple, le cirque, en soi, est assez absurde car il s’agit toujours de la même chose : la survie. Mais cet art me fascine et m’inspire énormément, ce qui se voit dans mon travail : je développe une sorte de poésie du cirque au théâtre.
Comment faire naître cette poésie?
M. Z.: Le processus de création dure entre 5 et 8 mois. Je démarre à chaque fois d’une page blanche. Le savoir-faire acquis durant mes études de décoration et de cirque m’a donné les outils pour créer des spectacles. Ce processus reste pour moi un grand mystère. Avec la dramaturge Sabine Geistlich, nous ne cherchons pas une dramaturgie linéaire mais plutôt à développer une réflexion sur l’être humain, sans morale ni conclusion. Nous essayons de dessiner avec délicatesse l’esquisse d’une vie.
Gwénola David, extrait de « Le Cirque contemporain en France », Hors-série La Terrasse, oct. 2014
LA PRESSE EN PARLE
Un Charlie Chaplin d’aujourd’hui. Une véritable danse avec le décor. L’Atelier critique
On passe du rire aux larmes. « L’invité du 12h30 » à la Radio Suisse Romande RTS
Dans Hallo, Martin Zimmermann polarise l’insoutenable fragilité de l’être humain.
Surréaliste et émouvant. Dernières Nouvelles d’Alsace
Hallo de Martin Zimmermann du 16 au 29 avril au Théâtre des Abbesses

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