Billet de blog 15 février 2016

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MOUVEMENTS CONTRASTÉS

Le Ballet de l’Opéra de Lyon déploie une virtuosité éclectique, qui entrechoque les styles et les genres, d’un chef-d’oeuvre de William Forsythe à une création de la Portugaise Tânia Carvalho, en passant par Lucy Guerin et Emanuel Gat.

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Étonnant choc des danses et des images que ce nouveau programme du Ballet de l’Opéra de Lyon. Sous la houlette de Yorgos Loukos, qui aime pointer « l’apprentissage permanent » des interprètes, cette troupe de premier plan, l’une des plus performantes parmi les compagnies de répertoire, entrechoque les styles et les genres. Composé de quatre pièces signées par l’Australienne Lucy Guerin, l’Israélien Emanuel Gat, l’américain William Forsythe et la Portugaise Tânia Carvalho, ce menu cosmopolite présente sur un plateau une sorte de panorama actuel de la danse contemporaine. Black Box, chorégraphié en 2013 pour un groupe de dix interprètes par Lucy Guerin, imbrique mouvement, vidéo, son et texte sur le fil d’une gestuelle abstraite. Pour sa première création en France, elle a parié sur un jeu d’apparitions et disparitions au gré d’une boîte noire installée sur scène. Pari d’écriture encore avec Sunshine, conçu en 2014 par Emanuel Gat sur une musique de Georg Friedrich Haendel, Water Music. Cette pièce compte sur le talent de création et d’improvisation de dix danseurs à partir de chansons préalablement choisies. Inscrite depuis 2004 au répertoire, One Flat Thing, Reproduced (2000), chef-d’oeuvre de William Forsythe, complice de longue date de Yorgos Loukos qui le rencontra en 1985 pour lui demander de collaborer avec la troupe lyonnaise, entrechoque des tables métalliques et quatorze interprètes pour une guérilla chorégraphique survoltée. Cette collision de chair et de métal, réglée au millimètre, fait exploser la gestuelle sèche de Forsythe. Aux côtés de cette triplette contrastée, la création de Tânia Carvalho intitulée Xylographie s’inscrit dans une recherche sur les études photographiques du mouvement et la notion d’empreinte du geste. Des séquences se verront donc déclinées comme un feuilleté en action pour faire surgir un nouveau rapport au temps. Un piège d’illusions accroché à la virtuosité sans faille de la troupe de l’Opéra de Lyon.
Jeanne Liger
Xylographie I Sunshine I Black Box I One Flat Thing, Reproduced par le Ballet de l’Opéra de Lyon du 20 au 27 février 2016 au Théâtre de la Ville

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