Billet de blog 16 mars 2016

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MÉDÉE, L’AFRICAINE

Germaine Acogny revient sur son histoire personnelle et familiale, mise en scène par Mikaël Serre. Un regard sur la colonisation, intime mais sans amertume.

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APRÈS PLUSIEURS ANNÉES SANS CRÉATION, VOUS ÊTES SUR TOUS LES FRONTS: AVEC AFRO-DITES, PIÈCE DE GROUPE DE VOTRE COMPAGNIE JANT-BI, SUIVI DU SOLO MON ÉLUE NOIRE CHORÉGRAPHIÉ PAR OLIVIER DUBOIS, ET MAINTENANT AVEC MIKAËL SERRE COMME METTEUR EN SCÈNE D’À UN ENDROIT DU DÉBUT.
GERMAINE ACOGNY: Un projet de longue date ! J’avais envie de m’exprimer dans une tragédie. J’ai rencontré Mikaël Serre plusieurs fois pour confronter les héroïnes grecques à la situation de la femme en Afrique. Entre-temps, je voulais absolument relever le défi d’être interprète pour Olivier Dubois.
VOUS TRAVAILLEZ SUR MÉDÉE, UNE ÉTRANGÈRE TRAHIE ET REJETÉE. DE QUELLE FAÇON CE MYTHE PARLE-T-IL AUX FEMMES AFRICAINES?
G. A.: Les femmes en Afrique sont confrontées à la polygamie. Quand mon propre mari a décidé de prendre une seconde femme, j’ai décidé de le quitter. Dans chaque famille, il y a une tragédie!
À UN ENDROIT DU DÉBUT RACONTE VOTRE HISTOIRE ET DONC CELLE DE VOTRE FAMILLE. QUELLE EN SERAIT LA DIMENSION TRAGIQUE?
G. A.:Mon père a écrit un livre sur le processus de sa dépersonnalisation. Énarque français et administrateur des colonies, il représentait la France en Afrique. Mais il est né au Bénin, dans une culture animiste dont le fétiche est le python. L’image du serpent dans la Bible l’a profondément perturbé. Le christianisme a également rompu la transmission du savoir ancestral de ma grand-mère, prêtresse vaudou. Nous mettons le récit de mon père et les contes de mon enfance en rapport avec Médée et les vagues de migration actuelles.
LA DANSE PREND QUELLE PLACE DANS CE SOLO?
G. A. : Elle évoque les ambiances et les énergies. Je cherche à créer un véritable théâtre dansé dans l’esprit des conteurs-danseurs- chanteurs de l’Afrique originelle. Mes créations partent toujours de la vie sur place, à Toubab Dialaw, pour se nourrir de cette énergie particulière. Sébastien Dupouey a observé les femmes du village au travail avant de tourner les vidéos qui sont pour moi de vraies partenaires, tout comme la musique de Fabrice Bouillon et la scénographie de Maciej Fiszer.
Propos recueillis par Thomas Hahn
A un endroit au début de Germaine Acogny et Mikaël Serre du 16 au 19 mars aux Abbesses

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