Billet de blog 27 mai 2015

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UNE POÉSIE DES REPRÉSENTATIONS IMAGINAIRES

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Illustration 1

S’inspirant du mythe juif du Golem, c’est avec un spectacle entièrement fait main que le collectif 1927 questionne avec beaucoup d’humour notre rapport à la technologie.
Dans un futur proche, chaque citoyen aura son golem, un serviteur domestique humanoïde en pâte à modeler. Le timide Robert et sa soeur Annie assistent à l’arrivée à la maison de cet invité envahissant et à son émancipation. Dans notre dépendance à la technologie, qui contrôle qui, in fine ? Avec cette modernisation du mythe du golem tiré du folklore juif, le collectif britannique 1927 (d’après l’année de naissance du cinéma parlant) en est à sa troisième création. Ils ont conçu dans leur studio de l’est londonien une fable pop et gothique sur la lutte à mort entre l’homme et la machine. Cette impertinente dystopie à l’ambition cartoonesque et satirique nous plonge dans une société déshumanisée rappelant l’univers déjanté de Terry Gilliam (Brazil). Selon Suzanne Andrade, codirectrice artistique : « Nous avons vu notre entourage devenir de plus en plus accro aux téléphones portables et à internet, souligne-t-elle. Lors de nos recherches sur le mythe juif, nous avons tout de suite fait le lien avec l’intelligence artificielle et le clonage. » Sur le plateau, ils sont cinq, accompagnés par un piano et des percussions, à interagir, selon la marque de fabrique de 1927, avec des projections vidéos composées d’animations en pâte à modeler (« claymation »).
La compagnie, fondée en 2005, est le fruit de la rencontre entre l’illustrateur Paul Barritt, la metteuse en scène et dramaturge Suzanne Andrade et la comédienne Esme Appleton (ici dans le rôle d’Annie). Une collaboration rapidement repérée au Festival d’Édimbourg avec une première production intitulée Between the Devil and the Deep Blue Sea. Leur opéra multimédia, The Animals and Children Took to the Streets* (2010), pétri d’expressionnisme allemand, a ensuite été acclamé lors d’une tournée mondiale. Désormais associée au Young Vic Theatre de Londres, la troupe revendique un théâtre jeune public pluridisciplinaire et sans ornière, marchant dans les pas de l’excentrique Tim Burton. « Nous essayons autant que possible de ne pas nous contraindre en fonction de l’âge des spectateurs. Ce qui prime, c’est d’abord l’humour et le plaisir des spectateurs », assure Suzanne Andrade. Pour Golem, l’ampleur de ce minutieux projet entièrement fait main a nécessité une année entière de préparation et de répétitions dans leur studio de Hackney Wick. À l’avenir, il est déjà prévu de mettre leur foisonnant cabaret au service d’un double programme qui mélangera sur fond d’animation échevelée Stravinsky et Ravel.
Stéphanie Arnaud
* Présenté au Théâtre des Abbesses en 2011 dans le cadre des Chantiers d’Europe, et repris en 2013.
LA PRESSE EN PARLE
Cette satire drôle, inquiétante et inoubliable de la compagnie 1927 est un Frankenstein du XXIe siècle. The Times
L’animation de Paul Barritt est un pur délice. Le spectacle est d’une intelligence incontestable. The Guardian
Éblouissant ! Il n’y a que dans Golem qu’on peut trouver une interaction synchronisée si drôle, si intelligente, entre le live et le film animé, terriblement satirique. The Independent
Un show visuel étonnant et intellectuellement revigorant. L’histoire a la simplicité d’un livre d’images pour enfant. Mon fils de 13 ans, qui décroche rarement les yeux de son écran, a été absolument happé. The Daily Telegraph
Le spectacle terminé, un millier d’images tournoient encore dans votre tête. What’s On Stage
Golem du 26 mai au 4 juin au Théâtre des Abbesses

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