Je vous propose de trouver l'auteur de ces lignes écrites en 1924 :
"Temps farouches du passé, temps guerriers, temps fragiles au fond comme tout ce qui est masculin. Aussi longtemps que la force physique permit tous les exploits, tant que le muscle fut l’instrument même de la puissance, la virilité resta la base de nos sociétés mais, aujourd’hui, la force physique c’est peu de chose. Demain ce ne sera plus rien, demain l’audace bruyante, vite épuisée, ne sera plus d’aucun prix, il faudra pour être vraiment fort respecter la vie, et c’est, en réalité, le propre des médecins et surtout la qualité majeure des femmes qui anticipent dans le monde actuel les destinées de l’avenir. Le génie mâle, en vérité, a réalisé d’admirables constructions logiques et mécaniques, mais n’a-t-il pas détruit dans le domaine de l’idéal et ne menace-t-il pas de détruire aussi son propre royaume de matière ? C’est une triste infirmité de sa verve féroce, de son génie impur qui ne peut se passer de conquêtes bruyantes, de panache et de feu. Regardez autour de nous, aujourd’hui, sur tous les points du globe, l’idole mâle est au dessous de sa tâche. Il s’implore lui même et ne peut plus...Il a trop détruit. On commence à ne plus croire à son ingéniosité, il se prend à douter de lui-même. A force de secouer ses plumes, de les trouver admirables, il s’était cru tout permis ; demain il sera ridicule.
Alors les femmes, patientes, plus subtiles, moins logiques, plus mystiques, en somme plus vivantes, sortiront du silence et nous conduiront à leur tour avec plus de bonheur, peut-être, sur un autre chemin. Nous les suivrons, rétifs seulement pour la forme, dociles, au fond, car nous savons bien que nous n’avons plus rien à dire et que notre système d’hostilité est sans issue."
C'est pour moi une découverte de cette nuit, très étonnante, que je n'ai pu m'empêcher de partager.
Indice, lire ma courte introduction à voix haute.