Billet de blog 19 juillet 2023

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Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

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Sociologie du cinéma hollywoodien issu de la guerre du Vietnam (1978-1989)

De 1978 à 1989, toute une production consacrée à la guerre américaine au Vietnam a vu le jour, selon des traits et des caractéristiques autour de la représentation de la virilité du héros américain qu'analyse la chercheuse en sociologie Manon Contreras.

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 Parution du livre Émotions et virilités à l'écran : sociologie du cinéma hollywoodien issu de la guerre du Vietnam (1978-1989) de Manon Contreras

Après avoir identifié une décennie particulièrement faste en productions filmiques qui recueille à la fois un succès public et critique, où les grands noms parmi les cinéastes de l'époque s'emparent aisément de ce sujet, Manon Contreras, dans le cadre de son sujet de recherche en Master, a étudié les répercussions d'un corpus de films sur des personnes interviewées pour en saisir la réception. Si la production est conséquente, Manon Contreras se focalise sur l'analyse de Voyage au bout de l'enfer (The Deer Hunter, Michael Cimino, 1978), Apocalypse Now (Francis Ford Coppola, 1979), Birdy (Alan Parker, 1984), Full Metal Jacket (Stanley Kubrick, 1987), Platoon (Oliver Stone, 1986), Good Morning Vietnam (Barry Levinson, 1987), Hamburger Hill (John Irvin, 1987), Né un 4 juillet (Born on the Fourth of July, Oliver Stone, 1989), Outrages (Casualties of War, Brian de Palma, 1989). Ces neuf films ont en commun d'avoir marqué la mémoire collective par leurs multiples diffusions au cinéma et à la télévision. Il n'est pas question ici de plonger dans la diversité de la production de l'époque qui compte plusieurs centaines de films touchant à des genres très différents.

Le corpus du film met en lumière un regard critique sur la guerre du Vietnam, à mille lieues des Bérets verts (The Green Berets, 1968) de Ray Kellogg et John Wayne, où la figure du méchant, à la seule exception du comportement sadique d'un bourreau vietnamien dans Voyage au bout de l'enfer, est toujours à localiser au sein des soldats US. Le héros positif reste malgré tout américain, sous la forme d'un homme capable de compassion et d'exprimer ses émotions. En revanche, les figures féminines comme les personnages vietnamiens restent toujours des figures d'altérité placés en arrière plan, servant à mettre en lumière les protagonistes masculins, militaires et nord-américains.

Durant une décennie marquée par la mise en valeur des corps masculins bodybuildés devenus machines sans émotions à l'instar symptomatique du Terminator interprété par Arnold Schwarzenegger, il est particulièrement symptomatique de reconnaître que la relecture des films de guerre après ceux consacrés à la Seconde Guerre mondiale, soit consacrée à mettre en valeur de nouvelles figures de la virilité capable d'émotions à la démonstration lacrymale assumée.

Illustration 1

Émotions et virilités à l'écran : sociologie du cinéma hollywoodien issu de la guerre du Vietnam (1978-1989)
de Manon Contreras

Nombre de pages : 226
Dimensions : 13,5 x 1,3 x 21, 5 cm
Date de sortie (France) : 3 mai 2023
Éditeur : L'Harmattan
Collection : Prix scientifique

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