Billet de blog 21 septembre 2025

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Cédric Lépine

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"Économie de l'(in)action climatique" de Christian Gollier

Face au désengagement alarmant des politiques nationales à l'égard de la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de l'équilibre environnemental, l'économiste Christian Gollier dresse un large état des lieux actuels.

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Parution du livre Économie de l'(in)action climatique de Christian Gollier

Directeur de la Toulouse School of Economics, Christian Gollier partage son propre bilan des recherches actuelles pour comprendre les causes de l'inaction en faveur des urgences environnementales au niveau individuel, étatique ainsi qu'à l'échelle des entreprises et des lobbys. Dans cet ouvrage de plus de 400 pages, le chercheur économiste passe en revue les acteurs et actrices de luttes contre cette inaction en montrant les difficultés de mise en œuvre, qu'il s'agisse du coup économique individuel et la volonté de ne pas diminuer ses privilèges acquis par rapport aux générations précédentes, sans parler des décisions politiques refusant d'avoir le courage de décisions écologiques impopulaires car les avantages sont plus visibles au niveau international alors que les inconvénients se voient au niveau national.

Christian Gollier émet l'hypothèse de la nécessité d'un Leviathan pour imposer des mesures et des règles pour dépasser l'immobilisme de l'égoïsme individuel tout en montrant ses limites antidémocratiques. Quant à la pensée philosophique de la décroissance, elle n'est pas selon lui sans contradiction et encore trop impopulaire dans ses actions concrètes. Quant aux actions militantes, elles sont criminalisées à outrance et peu viables socialement. Le technosolutionnisme, malgré le fait qu'il ne peut apporter toutes les solutions et qu'il reste encore soumis à beaucoup de scepticisme, est ici montré sous ses effets positifs avec une porte de sortie envisagée.

Christian Gollier croit beaucoup en la taxe carbone malgré ses difficultés d'application et à la mécanique vertueuse de l'individualisme forcené poussant sous l'appât du gain à faire émerger des solutions bénéfiques révolutionnant un système en perte de vitesse. Ainsi, l'exploitation du charbon au XIXe siècle a été lancé dans un enjeu écologique de préservation des forêts...

Le regard de l'économiste se veut à distance avec les prises de position écologique mais ne fournit pas une critique profonde dans la surconsommation comme causes des nuisances à l'égard du respect des ressources vitales sur Terre. De même, les conflits géopolitiques et les rapports de force inégaux entre pays ne sont pas dans le livre traités pour prendre en compte de la réalité de l'inaction politique où les pays riches les plus pollueurs bloquent la dynamique vertueuse internationale de préservation d'un bien commun non privatisé que devraient être les richesses naturelles.

Illustration 1

Économie de l'(in)action climatique
de Christian Gollier

Nombre de pages : 459
Format : 15,10 x 21,80 x 2,50 cm
Date de sortie (France) : 3 septembre 2025
Éditeur : puf

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