Au sujet du livre Énigmes, cinéma d’Olivier Maillart
En partant de l’analyse d’un texte de Balzac qui initie sa Comédie humaine, à savoir La Maison du Chat-qui-pelote, qui devient alors une figure tutélaire du siècle du cinéma à venir, Olivier Maillart propose une réflexion dense sur la capacité du cinéma à interroger sans cesse le réel sans pour autant livrer ses réponses, en suivant une filiation cinématographique où est notamment convoquée l’inquiétante étrangeté du visible dépassé par la puissance de l’invisible à l’œuvre dans le cinéma d’Hitchcock, Antonioni, De Palma, Argento ou encore Spielberg, sans oublier Welles et Kubrick, et encore moins Peter Greenaway. L’auteur de ce pertinent essai construit une filiation entre tous ces cinéastes qui n’ont eu de cesse d’interroger la visibilité de la mise en scène cinématographique où ce que l’on voit mérite sans cesse d’être questionné. Par-là, il en découle une réflexion métacinématographique de ces cinéastes sur leur propre dispositif de metteur en scène confronté à la reconstruction parcellaire du réel. Même si Olivier Maillart analyse plus particulièrement quelques films de quelques cinéastes abordant frontalement la question de ce que montre réellement le cinéma, c’est l’ensemble du cinéma qui est philosophiquement invoqué dans son rôle consistant à poser sans cesse de nouvelles loupes sur un quotidien pétri de fiction au plus profond de lui-même.

Énigmes, cinéma
d’Olivier Maillart
Nombre de pages : 120
Date de sortie (France) : 22 janvier 2019
Éditeur : MAREST Éditeur