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Bordeaux sur Garonne

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Billet de blog 13 septembre 2016

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Camelots du Roi, le retour

Depuis plusieurs années, les cercles de silence se réunissent à Bordeaux, comme dans d'autres villes, pour dénoncer les centres de rétentions administratives et les conditions dans lesquelles des hommes, des femmes et, parfois, des mineurs sont retenus avant d'être renvoyés dans le pays qu'ils ont fui pour de multiples raisons.

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Depuis plusieurs années, les cercles de silence se réunissent à Bordeaux, comme dans d'autres villes, pour dénoncer les centres de rétentions administratives et les conditions dans lesquelles des hommes, des femmes et, parfois, des mineurs sont retenus avant d'être renvoyés dans le pays qu'ils ont fui pour de multiples raisons. Ces centres existent depuis Sarkozy, ils continuent d'exister sous Hollande - même si un certain nombre d'améliorations ont été obtenues.

Les cercles, manifestations non-violentes, ont  été créés par le frère franciscain Alain Ricard, à Toulouse. A Bordeaux, un groupe réunissant  des croyants, des non croyants se retrouve tous les derniers mardis du mois au pied de la tour Pey-Berland, en plein centre de la ville. Au fil des années, il a fallu tenir - certains se sont découragés, d'autres sont venus les remplacer - un petit noyau de fidèles est là quel que soit le temps. Cette manifestation suscite des réactions différentes - d'une façon générale, une attention respectueuse qui s'exprime par un quasi silence inattendu en ce lieu qui est au croisement de deux lignes de bus - parfois une indifférence - portable vissé à l'oreille, qui pourrait se rendre compte de ce qui se passe ? - quelque fois aussi de l'hostilité. Il est déjà arrivé qu'un groupuscule lepéniste vienne nous menacer des pires représailles, puisque, disait un de leurs chefaillons, ce que nous faisions était tout à fait illégal. Mais nous étions assez nombreux ce soir-là et nous avions décidé de leur tourner le dos - ce qui rendait tous leurs efforts pour nous impressionner assez vains.

Le mardi 30 août, petite affluence, les étudiants (c'est à voir) royalistes ne risquaient pas grand chose. Je leur laisse la parole puisque, dès le lendemain, ils ont posté sur le site de leur groupe le récit de leurs hauts faits et cela vaut son pesant de moutarde.

"Hier, mardi 30 août 2016,en fin d'après-midi, nos militants sont allés à la rencontre (doux euphémisme) d'un "cercle de silence" devant la cathédrale Saint André de Bordeaux.                                                                                                                                                                                

   En réponse au contenu immigrationniste (quel gros mot !)et compassionnel du discours - si l'on peut s'exprimer ainsi -(ah ! ah ! quel humour féroce !) des membres de cette assocition, nos camarades ont décidé de briser le silence de ce cercle afin de leur porter la contradiction - et de faire baisser la moyenne d'âge de ce rassemblement (évidemment s'il n'y a personne d'autre que des vieillards et vieillardes cacochymes, il n'y a pas grand mérite). Le tout s'est déroulé dans une ambiance bonne enfant (sic ! on dit "bon enfant" ou "bonne d'enfant" comme ces jeunes gens ont pu en avoir chez eux, au dix-neuvième siècle) dans la tradition des camelots du Roi (belle tradition, en effet, que celle qui consistait à tabasser à coups de barres de fer les miltants du Sillon à la sortie d'une de leurs réunions) malgré la - vaine- tentative des chevaliers du bien et de la justice sans frontière de nous faire réprimander par la police municipale - qui n'en demandait pas tant en cette fin de journée (à mon avis, la phrase n'est pas claire, on ne sait pas si elle n'a pas voulu ou si elle n'attendait que ça).

En somme, les slogans portant plus loin que le silence crispé et outré des idiots utiles du mondialisme (ça ce n'est pas très bien élévé, on ne parle pas comme ça à des personnes âgées, que leur ont donc appris leurs parents dans leur sainte famille respective ?, et puis, comme manière d'argumenter, c'est un peu bref), les militants de la section bordelaise de l'Action française ont pu se faire entendre des passants (si on crie, c'est assez normal, mais cela ne dit rien de l'accueil réservé à ces dits slogans - slogan, le degré zéro de l'argumentation) sur ce sujet crucial qu'est la question migratoire. Il importe en effet plus que jamais de rappeler les conséquences désastreuses sur tous les plans de l'immigration incontrôlée et de dénoncer les défenseurs inconscients d'une idéologie multiculturelle (voilà qui doit faire plaisir à Marion Maréchalnousvoilà) de plus en plus battue en brèche par le réel. Aussi cette question ne trouvera un début de réponse que le jour où la France retrouvera sa pleine souveraineté incarnée par le Roi"(Zut, c'est pas demain la veille, moi qui croyais que ces jeunes gens allaient faire avancer le débat...)

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