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Bordeaux sur Garonne

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Billet de blog 14 mars 2016

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La mort d'un homme

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La nouvelle nous a frappé dans la journée de vendredi. Gilbert Tiberghien venait de mourir. Comme ça. Brutalement. Sans nous prévenir. A un âge, le milieu de la soixantaine, où l'on est encore jeune et plein de projets. Et il en avait des projets, Tiber ; et il se battait pour continuer à faire du théâtre, celui qu'il aimait, exigent, engagé, en tant qu'acteur et metteur en scène. Un physique, visage buriné, marqué ; et une voix, chaude, parfois gouailleuse, parfois habitée d'une colère jamais éteinte contre le monde tel qu'il va ou ne va pas, plutôt. Et il avait traversé tant d'expériences, avec ses amis théâtreux, une sacrée bande qui prenait des risques, dans le sillage de Sigma, dans l'expérience du TNT et, ces derniers temps, dans ce Lieu sans nom où il a monté ses derniers spectacles - des textes de son ami Jean Broustra. Tant d'énergie dépensée pour que continuent de vivre des compagnies théâtrales, qui doivent, chaque année, repartir à la recherche de subventions, qui ne tombent pas toujours au moment voulu ni à la hauteur de ce que l'on attend. Tant d'énergie pour trouver des textes nouveaux - on n'écrit pas beaucoup pour le théâtre -, ou pour donner vie à des textes qui n'étaient pas prévus, à l'origine, pour la scène. Tiber a été, aussi, un extraordinaire lecteur. Tant d'énergie qu'à un moment le coeur, tout grand qu'il soit, finit par s'user. Des amis déjà nous avaient quittés, qui faisaient partie de notre paysage théâtral bordelais, Sergio Guagliardi, Jean-Pierre Galy. On espérait garder Tiber, longtemps. Son coeur en a décidé autrement.

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