Je suis désolé de l'échec cuisant de Vincent Feltesse aux municipales. Pour de multiples raisons. Mais j'avoue ne pas pleurer à la défaite effective ou annoncée de certains caciques du PS girondin qui, depuis des décennies ont flingué avec une remarquable constance tout ceux qui risquaient de venir déranger leurs petits arrangements avec l'establishment local. Ce système qui avait été mis en place par Chaban - à lui, Bordeaux, aux autres, les banlieues - et qui permettait que rien ne change, en a pris plein la gueule, ce dimanche. Le fils Madrelle ne succédera pas à son sénateur de père, Alain Anziani, sénateur lui aussi, aura quelque peine à remplacer Sainte-Marie à la mairie de Mérignac. Et il y a d'autres cas aussi intéressants, mais je ne veux pas lasser avec ces histoires de famille. Une vraie déroute.
Mais comme par hasard, trois candidates viennent montrer que si l'on veut donner un coup de jeune à la politique, il faut faire entrer un grand courant d'air frais - à Eysines, à Bruges et à Blanquefort -, elles sont élues au premier tour. Et démontrer du même coup qu'il y a urgence à faire passer cette loi sur le non-cumul des mandats, et sans l'affadir, c'est seulement comme ça qu'on commencera à renouveler les acteurs de la vie politique. Non-cumul synchronique et diachronique, dans le nombre et dans le temps !
Ce n'est pas une panacée, mais c'est le signe que d'autres comportements politiques sont possibles ! Et c'est un appel, une fois de plus renouvelé, à ce que les citoyens que nous sommes prennent leur place dans la vie politique de ce pays au lieu de se satisfaire de voter une fois de temps en temps. Je trouve particulièrement encourageant ce qu'un article de Mediapart sur la Seine-Saint-Denis nous apprend de ces listes citoyennes qui ont fait des scores tout à fait honorables.
Lilaine Baie a, sur son blog, dit tout le mal qu'elle pensait de l'abstention. Elle a ainsi déclenché une avalanche de commentaires, pas toujours très aimables - décidément, il y a une foule de gens qui sont incapables de discuter sans injurier leurs contradicteurs ! - je suis d'accord avec elle. Mais, plus encore si l'on souligne que la vie politique ne se limite pas au moment du vote et qu'elle se réalise pleinement dans une action quotidienne - au plan social, au plan culturel, au plan économique etc - et par une surveillance étroite de ceux qui sont censés nous représenter. J'ai vu au fil des discussions qu'intervenaient des partisans du mouvement initié par Etienne Chouard d'écriture citoyenne d'une nouvelle constitution - je ne suis pas hostile à cette idée. Mais une fois encore, je trouve déterminant un engagement politique réel.