jean j- laferrière

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LEUR  DETTE, NOTRE  DEMOCRATIE

Le 15 janvier, Attac et Médiapart invitaient à une réflexion sur la Dette.

Un public très nombreux et très réactif ; bon nombre d’intervenants passionnants.

Parmi eux,

                   GENEVIEVE AZAM(« économiste atterrée », conseil scientifique d’Attac) ;

 je tente ici de restituer ce qui m’est plus particulièrement resté en mémoire de son intervention.

Je tenterai de faire de même pour quelques autres intervenants sans trop tarder…

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 Cette crise n’est pas la nôtre ; on la subit ; elle est liée à une dette qui, légitimement, n’est pas la nôtre. C’est une dette publique, certes, mais contractée par des gouvernements menant une politique entièrement soumise à des intérêts économiques privés et sous le contrôle de banques privées , pour le plus grand profit d’une infime minorité de privilégiés.

 Et c’est à l’immense majorité des citoyens qui subissent cette politique, que l’on demande, en plus, d’accepter encore plus d’austérité pour rembourser cette soi-disant dette – contractée en fait par cette minorité auprès de prêteurs privés déjà bien engraissés par les bons soins de ces mêmes gouvernements…

 Alors non, il faut refuser cette dette et œuvrer pour qu’elle soit remboursée avant tout par la contribution de ces privilégiés.

Il faut agir pour que l’argent public (le Trésor Public) ne soit plus entre les mains de banques privées ; agir pour que les profits tirés de l’activité économique revienne plus aux travailleurs qu’aux actionnaires ; agir pour que l’argent public ne soit plus confisqué par des intérêts financiers privés, mais investi dans des services publics pour le plus grand nombre.

 Par contre, la dette qui nous concerne, en tant que citoyens responsables du bien public, soucieux de justice et de démocratie, est tout autre ; et celle-là, les politiques qui nous gouvernent s’en moquent et s’en débarrassent bien légèrement.

Ce n’est pas une dette d’argent, une dette monétaire ; c’est une dette qu’on peut qualifier de symbolique, mais qui est capitale ; dette liée à une conception de la vie en société comme partage d’un même destin entraînant pour chacun des droits et des devoirs ; formes diverses de dettes sociales .

Ainsi, de la dette intergénérationnelle liée à la conscience que l’on assume du sort qui lient les générations successives, et qui obligent à des devoirs :

--Par exemple assurer des conditions de vie décentes pour les aînés après leur période de vie au travail  entraîne l’obligation faite à chaque actif de cotiser pour la retraite de tous ;

--Par exemple : assurer l’éducation et la formation des jeunes par une contribution de leurs aînés à un impôt juste qui finance un service publique de qualité ouvert à tous les jeunes…

De même,  pour la contribution aux divers services publics : par exemple aux aides aux demandeurs d’emploi, à l’action sociale, à la santé, à la petite enfance etc.…

 Bref, la reconnaissance d’un destin commun entraîne la nécessité d’une solidarité collective qui doit se traduire par un partage équitable des charges pour le bien commun, partage des risques, partage du mieux- être aussi…

Alors que les politiques menées actuellement visent à entraîner les individus dans un chacun pour soi selon ses moyens, et tant pis pour les autres…

Option (de ce chacun pour soi) qui se traduit non seulement au plan des politiques nationales, mais autant dans les politiques européennes ou occidentales vis-à-vis des pays du Sud…

 Plus gravement encore, cette dette, en tant que citoyens responsables, nous devons être conscients que nous la contractons vis-à-vis des générations futures (futur proche) par rapport à l’usage abusif que nous faisons des ressources naturelles vouées à s’épuiser.

Notre Terre est un petit monde fini, et non infini, dont nous usons sans précautions suffisantes ; et ces abus se répercuteront gravement sur les générations suivantes ; nous devons contribuer à transformer rapidement ces usages.

Là aussi les politique actuellement au pouvoir ne font que semblant de s’en préoccuper, par exemple, en fixant un prix monétaire aux dégâts faits à la nature ; et celui qui s’acquitte de cette dette sous cette simple forme monétaire peut se sentir quitte ; alors que les dégâts commis ne sont pas récupérables, ils sont irréversibles, donc non remboursables.

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 Ce résumé peut faire apparaître les propos de Geneviève Azam comme trop schématiques et simplistes ; c’est ma synthèse qui l’est…

Mais l’argument général est là, je l’espère, et c’est cela que je souhaitais partager avec le lecteur.

J’attends et j’espère des commentaires …

pour les abonnés à Médiapart, ici même; pour les non abonnés: à l'adresse mail: centparolesdaix@free.fr

 Jean J-Laferrière

 Nota bene : vous pouvez visionner la vidéo de la synthèse de cette journée du 15 janvier en faisant le lien suivant :

 http://www.dailymotion.com/video/xnxht0_leur-dette-notre-democratie-synthese_news

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