Billet de blog 22 décembre 2024

Cédric Lépine (avatar)

Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

Abonné·e de Mediapart

"Une rose ouverte / Warda" de Ghassan Salhab

Sur les images d'un Berlin contemporain sous la neige, les poèmes de Rosa Luxemburg incarcérée raisonnent encore avec vivacité dans le monde d'aujourd'hui pour rendre possible la fibre d'un élan révolutionnaire face à la fatalité de l'Histoire.

Cédric Lépine (avatar)

Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1
Une rose ouverte / Warda de Ghassan Salhab © Shellac

Sortie DVD : Une rose ouverte / Warda de Ghassan Salhab au sein du coffret de l'intégrale des films de Ghassan Salhab

L'audace du cinéma expérimental est la meilleure opportunité offerte à l'art audiovisuel de toucher du doigt la poésie. Ghassan Salhab se sert avant tout ici de la vidéo pour composer par le collage des associations de lectures de poème de Rosa Luxemburg avec des images saisies d'un Berlin sous la neige ainsi que de l'interprétation de Tatiana el Dahdah et Miriam Younes lisant des poèmes en arabe. Beyrouth est omniprésente et les textes de Rosa Luxemburg viennent interroger la possibilité d'une révolution sociale avortée au Liban indéfiniment.

Ghassan Salhab aime encore à filmer derrière une vitre, ici celle d'un train traversant en un long travelling Berlin dont on voit au loin une banque comme symbole d'un capitalisme qui a pu s'installer dans l'histoire avec notamment l'appui du nazisme que les militants proches de Rosa Luxemburg n'ont pu endiguer. Ainsi, l'univers du cinéaste malgré ou justement précisément en raison de l'antagonisme des paysages qui habitent habituellement ses films est encore omniprésents. Les images se superposent comme la poésie aux images, les chants lyriques venant ouvrir de nouvelles symphonies au récit dans un monde chaotique.

Ghassan Salhab convoque encore l'histoire avec des images d'archives superposées pour invoquer plus que pour documenter. Cet essai est en rien un documentaire mais une approche qui vient une nouvelle fois interroger chez le cinéaste les différentes couches d'histoire en un même temps donné à l'image des superpositions d'images.

Illustration 2

Une rose ouverte / Warda
de Ghassan Salhab
Avec : Tatiana el Dahdah, Miriam Younes
Liban – 2019.
Durée : 72 min
Durée totale du coffret : 641' (10h41)
Sortie en salles (France) : inédit
Sortie France du coffret DVD : 3 décembre 2024
Couleur
Langues originales : arabe, français, allemand - Sous-titres : français.
Éditeur : Shellac

5 boîtiers Digipack dans un coffret


Contient :
le DVD du film Beyrouth fantôme (1998, 115’48”)
avec le court métrage : (Posthume) de Ghassan Salhab (2007, 28’45”)


le DVD du film Terra incognita (2002, 113’50”)
avec le moyen métrage : L’Encre de Chine de Ghassan Salhab (2016, 53’30”)

le DVD du film Le Dernier homme (2006, 101’28”)
avec le long métrage : Une rose ouverte / Warda de Ghassan Salhab (2019, 71’37”)

le DVD des films La Montagne (2010, 83’40”) et La Rivière (2021, 97’35”)

le DVD du film La Vallée (2014, 128’42”)

un livret (40 pages) :
préambule de Ghassan Salhab
fiches des films
2 entretiens avec Ghassan Salhab
photos d’archives
bio-filmographie de Ghassan Salhab

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.