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Sortie nationale (France) du 3 septembre 2025 : Chroniques d'Haïfa de Scandar Copti
Quinze ans après son premier long métrage Ajami (2009) coréalisé avec Yaron Shani, Scandar Copti est de retour au cinéma pour partager le point de vue méconnu de la minorité palestinienne (20% de la population) en Israël alors que celle-ci ne cesse de subir des stigmatisations et des crimes impunis depuis octobre 2023. En s'intéressant successivement au point de vue quatre personnages d'une même famille, Scandar Copti donne à réfléchir la manière dont le patriarcat et l'oppression s'impose à l'intérieur d'une famille palestinienne en intégrant les idéologies oppressantes véhiculées par les franges conservatrices les plus à droite de la société israélienne. Cela commence par exemple à l'école où est martelée une propagande martiale autour de la nécessité pour chaque enfant de s'inscrire par la suite dans la volonté de servir militairement son pays pour faire corps social.
La polyphonie des points de vue des membres d'une même famille permet de compléter des regards et remettre en cause les préjugés que l'on peut avoir en tant que public face à telle situation présentée avec un minimum d'explications. La mise en scène de Scandar Copti intègre pleinement une approche documentaire du réel avec des interprètes non professionnel.les qui jouent leur propre rôle ou presque, à partir des situations écrites dans le scénario. Il en découle un jeu spontané inclus parfaitement dans une inscription sociale avec les autres personnages sans jamais sentir en second plan la lourdeur de la figuration. Les personnages sont ainsi les révélateurs mis en lumière pour évoquer une réalité sociale plus large en hors-champs.
Le point de vue privilégié est ici celui des femmes subissant un contexte social patriarcal où la sororité est sans cesse contrecarrée notamment en raison de la pression familiale mais encore dans la rue, en raison d'une discrimination à l'égard des Palestinien.nes qui prend les traits de manifestations xénophobes appelant les Israéliennes à ne pas fréquenter les Palestiniens et à boycotter les commerçants tenus par des Palestiniens, le tout sans aucune intervention de la police face à ces violents appels à la haine. Tel est le contexte de vie décrit avec subtilité au plus près des personnages, dans un récit au montage rigoureux.

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Chroniques d'Haïfa. Histoires palestiniennes
Happy Holidays
de Scandar Copti
Fiction
124 minutes. Territoires palestiniens occupés, Allemagne, France, Italie, Qatar, 2024.
Langues originales : hébreu, arabe
Avec : Manar Shehab (Fifi), Wafaa Aoun (Hanan), Merav Mamorsky (Miri), Toufic Dania (lRami), Raed Burbara (Walid), Neomi Memorsky (Ori), Shani Dahari (Shirley), Sophie Awaad (Leila), Imad Hourani (Fouad), Rana Matar (Amal), Michal Dasberg (Ruthie), Juhaina Habib Kandalaft (la grand-mère), Issam Hadad (Hani), Amal Harb (Im Hani), Riyad Houssari (Abu Hani), Thomas Zaher (le frère d'Hani), Jana Khoury (la sœur d'Hani), Eyal Boers (Danny), Feryal Boulos (l'ami d'Hanan), Anuar Jour (Samar), Timour Safadi (Tamir), Alice Goryunkova (la petite amie de Tamir), Abir Hajj (la femme à la banque), Zvika Kirsh (Dr. Yotam), Yair Avni (l'avocat), Youssef Copti, Sarit Meshayev, Lina Saba, Mayada Saba, Shlomi Avihu, Erica Kosoy, Lior Sliman, Noaa Baron, Tali Harel Even, Esther Sagi Maor, Khani Yona, Yigal Shriker, Yulia Rosenberg, Dalya Bouskila, Shourouk Mohammed, Sima Peretz, Jawad Mabjish, Ranin Noufi, Sinaa Noufi, Mohamed Maabid, Jowan Abu Rayeh, Suhad Khwaiss, Perah Shazar
Scénario : Scandar Copti
Images : Tim Kuhn
Montage : Scandar Copti
Son : Maximilien Gobiet, Pierre Tucat, Matthias Schwab
Direction artistique : Salim Shehade
Décors : Stella Rossié
Costumes : Hamada Attalah
Production : Dorothe Beinemeier, Jiries Copti, Tony Copti
Coproduction : Jean Bréhat, Marco Valerio Fusco
Sociétés de production : Fresco Films, Red Balloon Film, Tessalit Productions, Intramovie
Distributeur (France) : Nour Films