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Sortie Blu-ray : Parthenope de Paolo Sorrentino
Paolo Sorrentino s'est inscrit confortablement dans un espace cinématographique où il semble voyager à chaque film dans un autre monde que celui de ses contemporains avec des références à des temps passés et surtout à Fellini. Toutes les images sont majestueuses et transpirent le souffle de la fascination aussi bien pour le cinéma italien d'antan que l'actrice Stefania Sandrelli vient incarner avec émotion et nostalgie, que pour la ville de naissance de Paolo Sorrentino qu'il met en scène avec magnificence : Naples.
Grande nouveauté dans son cinéma, il choisit comme protagoniste une héroïne en essentialisant le rôle de la femme qui est dès lors un fantasme masculin, d'autant plus que ses confrontations aux hommes et femmes de pouvoir, qui ont toutes une dimension érotiques plus ou moins explicites, ne vont cesser d'alimenter une intrigue décousue, qui manque notamment de matière pour réellement penser la profondeur de la quête anthropologique. Cette science humaine qui est interrogée comme un leitmotiv tout au long du film, n'est au final malheureusement abordé que superficiellement comme une idée qui pose un décor sans pour autant devenir un sujet en soi pour comprendre l'héroïne éponyme qui fait pourtant de cette recherche universitaire, le centre de sa vie.
De ce point de vue encore, l'image est magnifique et Paolo Sorrentino est un enchanteur d'images qui sait très bien mettre en scène son amour pour Naples et pour le cinéma italien mais il lui manque un récit ou encore tout simplement un propos à porter. S'il assumait de faire vraiment du cinéma expérimental en se débarrassant de la contrainte du scénario, peut-être arriverait-il à être encore davantage lui-même et atteindre ainsi sa pleine maturité artistique mais au lieu de cela, il se plie encore trop docilement à une économie du cinéma onéreuse qui l'empêche d'expérimenter. Il se trouve pour le moment à l'opposé de Nanni Moretti qui ne cesse en chacune de ses images d'avoir un propos éminemment politique à penser, questionner et défendre.
Les métaphores certes abondent chez Paolo Sorrentino mais encore là aussi sans jamais questionner du sens ni atteindre un certain fond. Il en résulte de magnifiques images où les corps sont chorégraphiés comme une danse mais où il manque l'envie de témoigner et de raconter de la part de l'artiste.

Parthenope
de Paolo Sorrentino
Avec : Celeste Dalla Porta (Parthenope Di Sangro), Daniele Rienzo (Raimondo Di Sangro, le frère de Parthenope), Dario Aita (Sandrino, le fils de la gouvernante), Silvio Orlando (Devoto Marotta, le professeur d’anthropologie), Gary Oldman (John Cheever), Luisa Ranieri (Greta Cool), Isabella Ferrari (Flora Malva), Peppe Lanzetta (le cardinal Tesorone), Marlon Joubert (Roberto Criscuolo), Alfonso Santagata (Achille Lauro), Lorenzo Gleijeses (Sasà Di Sangro, le père de Parthenope), Silvia Degrandi (Maggie Di Sangro, la mère de Parthenope), Stefania Sandrelli (Parthenope Di Sangro, âgée), Paolo Mazzarelli (Lui), Nello Mascia (le guitariste dans la maison des Camorra), Biagio Izzo (Tonino Messia), Teresa Del Vecchio (Rara De Dominicis), Biagio Musella (l’assistant du professeur), Margherita Aresti (Vittoria), Cristiano Scotto di Galletta (le jardinier)
Italie, France – 2024.
Durée : 136 min
Sortie en salles (France) : 12 mars 2025
Sortie France du Blu-ray : 16 juillet 2025
Format : 2,39 – Couleur
Langues : français, italien - Sous-titres : français.
Éditeur : Pathé
Bonus :
Entretien avec Paolo Sorrentino (7’42”, VOST)
Entretiens croisés avec Celeste Dalla Porta et Gary Oldman (11’53”, VOST)
« Le Monde de Parthenope » : Making of (19’59”, VOST)