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Film de la programmation de la 52e édition du FEMA Festival La Rochelle Cinéma 2024 : À la lueur de la chandelle d'André Gil Mata
Après une première présentation au festival le FID de Marseille, À la lueur de la chandelle (Sob a chama da candeia, 2024) d'André Gil Mata est venu subjuguer le public cinéphile du Festival La Rochelle Cinéma par sa proposition cinématographique aussi ambitieuse que déroutante, convoquant tout à la fois de cinéma de Tarkovski (Le Miroir) que celui de Manoel de Oliveira.
La force de sa mise en scène se passe de mots et ainsi le premier quart du film se suit avant que le premier mot ne se fasse entendre tandis que le récit n'a jamais cessé jusque lors de se développer à l'image, autour de deux femmes âgées cohabitant dans une même maison à plusieurs âges de leur vie.
Chaque plan est composé dans une profondeur de champ construite avec finesse qui ne doit évidemment rien au hasard et qui vient éclairer sans cesse la place des personnages dans une longue histoire de vie sédimentée année après année, dans des gestes répétés et des attitudes imposées.
L'opposition entre ces deux femmes avec l'une au service de l'autre s'efface au fils des décennies alors que le souci de représentation des conventions bourgeoises n'a plus lieu d'être faute d'un public en perspective. Il en découle dès lors une appréhension atemporelle de destinées humaines féminines confinées en un espace dans lequel un patriarcat en hors champ les a confinées.
André Gil Mata ressuscite la force expressive du cinéma argentique dans la capacité de la pellicule à s'émouvoir par émulsion à la lumière solaire source de récits tout autant que de vie. Le cinéaste reprend à son compte la mystérieuse interrogation de l'origine de l'humanité dans le dénouement muet de la dernière partie de 2001 l'odyssée de l'espace (2001: A Space Odyssey, 1968) de Stanley Kubrick à l'échelle de l'enfermement féminin dans un foyer bourgeois. L'expérience du film subjugue dès lors autant par sa beauté formelle parfaite que par sa mise en perspective de la destinée humaine.
À la lueur de la chandelle
Sob a chama da candeia
d'André Gil Mata
Fiction
112 minutes. Portugal, 2024.
Couleur
Langue originale : portugais
Avec : Eva Ras (Alzira, 80 ans), Márcia Breia (Beatriz, 75 ans), Catarina Carvalho Gomes (Julieta), Dinis Gomes (Augusto, 45 / 60 / 80 ans), Luísa Guerra (Alzira, adolescente), Gina Macedo (Alzira, 40 / 55 ans), Manuel Nabais (André, adulte), Olívia Silva (Alzira, enfant), Gisela Matos (Beatriz, jeune), Raimundo Cosme (Augusto, jeune), Catarina Lacerda (la professeure de piano), Mateus Guedes (André, enfant), Kiko Mota (André, bébé), Francisco Oliveira (Carlos), Mia Ester Coelho (Olívia), Inês Oliveira (la jeune fille), Ruben de Sousa (le jeune garçon), Vitor Pinho (Frederico), Miguel Marques (José), João Rodrigues (Mário), Marcos Cruz (le docteur), Santiago Mateus (João), Ângela Marques (Maria), Pedro Bernardino ( le père d'Azira), Gustavo Silva (Hugo), João Pedro Gomes (Filipe), Cláudia Rola (la mère d'Alzira), Lurdes Costa (le cousin d'Alzira)
Scénario : André Gil Mata
Images : Frederico Lobo
Montage : Claire Atherton
Son : Thomas Van Pottelberge
Direction artistique : Sandra Neves
Costumes : Maura Carneiro
Maquillage : Júlio Alves, Marta Ramalho
Coiffure : Danila Hatzakis
Effets visuels : João Pedro Gomes
Décors : Sara Marques
Premier assistant réalisateur : Ricardo Freitas
Seconde assistante réalisatrice : Cláudia Ribeiro
Scriptes : Fabiano Teixeira Mota, Manel Raga Raga
Production : André Gil Mata
Sociétés de production : Rua Escura, So-Cle
Distributeur (France) : ED Distribution
Sortie salles (France) : janvier 2025