Billet de blog 12 décembre 2024

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Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

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Il était une fois un merle chanteur (Iko shashvi mgalobeli) d'Otar Iosseliani

Guia est un percussionniste qui arrive toujours en retard dans l'orchestre sur scène. De même, il vaque d'un amour et d'une passion à l'autre, avec son charme certain et sa douceur de vivre sans penser aux dangers de la ville en effervescence.

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Illustration 1
Il était une fois un merle chanteur Iko shashvi mgalobeli d'Otar Iosseliani © Carlotta Films

Sortie du coffret Blu-ray: Il était une fois un merle chanteur au sein de l'intégrale des films d'Otar Iosseliani

Après La Chute des feuilles (Giorgobistve, 1966), Otar Iosseliani poursuit son exploration de l'innocence d'un jeune homme dans un monde citadin soumis à une productivité intense. Ce personnage de flâneur assumé est l'opportunité de dresser un portrait de Tbilissi, la capitale de la Géorgie et centre de l'expression du pouvoir politique. Aussi, il est aisé de voir dans cette représentation de la ville toute entière un reflet de l'ensemble du pays sous la coupe du productivisme soviétique.

Ce héros quasi anarchique qui aurait bien pu se retrouver parmi les bons vivants d'Une partie de campagne (1936-46) de Jean Renoir, devient incidemment le porte étendard d'un éloge anarchiste à l'épicurisme. En effet, toute hiérarchie est tournée en dérision avec ce protagoniste qu'aucune autorité ne parvient à plier. Le rythme du film se suit malgré tout à un rythme fou car les activités ne manquent pour cet homme qu commence quelque chose mais ne l'achève pas, trop impatient de goûter aux multiples saveurs de la vie urbaine.

Otar Iosseliani filme avec une véritable gourmandise les diverses activités d'une ville en effervescence, offrant ainsi un document rare en temps réel de la mécanique complexe de cette société. L'art de ce cinéaste est de poser un regard faussement innocent sur ses contemporains pour en saisir de manière quasi chorale, compte du nombre important des personnages à la singularité propre que le protagoniste rencontre, la diversité sous un même poids hiérarchique. Pour saisir la vie d'une société dans son ensemble, Otar Iosseliani se montre aussi à l'aise à mettre en scène les intérieurs qu'à se confronter au chaos millimétré du productivisme comme idéologie centrale du pays qui règle la vie de chacun et chacune comme du papier à musique. Encore une magnifique manière par ce film de fiction de saisir le pouls de la société géorgienne en son temps !

Illustration 2

Il était une fois un merle chanteur
Iko shashvi mgalobeli
d'Otar Iosseliani
Avec : Guéla Kandelaki (Guia Agladze), Goghi Tchkheidze (Goghi), Elena Landia (la mère), Djansug Kakhidze (le chef d'orchestre), Robert Sturua (Sosso), Irina Jandieri (Lia), Marina Kartsivadze, Zourab Nijaradze, Maka Makharadze, Dea Ivanidze, Irina Mdivani, Nugzar Erkomaishvili, Irakli Kokrashvili, Natia Anjaparidze, Tamari Ishkhneli, T. Gedevanishvili, Revaz Baramidze, G. Margvelachvili, T. Mtatsmindeli, G. Gzirishvili, M. Bakuradze, Givi Dzneladze, L. Enuqidze, Vaxtang Eremashvili, Otar Gegechkori, Medea Japaridze, S. Japaridze, N. Kalatozishvili, V. Kancheli, T. Kvashali, Rezo Kveseleva, G. Lomsadze, Tengiz Magalashvili, I. Mamiyev, Tea Pirtskhalava, Dimitri Takaishvili, O. Tsomaya
Géorgie – 1970.
Durée : 81 min
Durée totale du coffret : 1805 min (30h05)
Sortie en salles (France) : 11 décembre 1974
Sortie France du coffret Blu-ray : 3 décembre 2024
Noir & Blanc
Langues originales : géorgien, russe - Sous-titres : géorgien, anglais, français.
Éditeur : Carlotta Films

Coffret contenant :
Blu-ray 1 :
Aquarelle (Akvarel, URSS, Fiction, 1958, N&B et couleurs, 10’)
Le Chant de la fleur introuvable (Sapovnela, URSS, Fiction, 1958, Couleurs, 16’)
Avril (Aprili, URSS, Fiction, 1961, N&B, 47’)
La Fonte (Tudzhi, URSS, Documentaire, 1964, N&B, 17’)
La Chute des feuilles (Giorgobistve, URSS, Fiction, 1966, N&B, 95’)

Blu-ray 2 :
Vieilles chansons géorgiennes (Dzveli qartuli simgera, URSS, Documentaire, 1969, N&B, 21’)
Il était une fois un merle chanteur (Iko shashvi mgalobeli, URSS, Fiction, 1970, N&B, 81’)
Pastorale (Pastorali, URSS, Fiction, 1975, N&B, 98’)

Blu-ray 3 :
Sept pièces pour cinéma noir et blanc (Lettre d’un cinéaste) (France, Fiction, 1982, N&B, 21’)
Euskadi (France, Documentaire, 1983, N&B, 54’)
Les Favoris de la Lune (France, Fiction, 1984, Couleurs et N&B, 102’)
Un petit monastère en Toscane (France, Documentaire, 1988, Couleurs, 57’)

Blu-ray 4 :
Et la lumière fut (France-Allemagne-Italie, Fiction, 1989, Couleurs, 106’)
La Chasse aux papillons (France-Allemagne-Italie, Fiction, 1992, Couleurs, 118’)

Blu-ray 5 :
Seule, Géorgie (France, Documentaire, Couleurs et N&B, 1994, 236’)

Blu-ray 6 :
Brigands, chapitre VII (France-Suisse-Russie-Italie, Fiction, 1996, Couleurs, 122’)
Adieu, plancher des vaches (France-Suisse-Italie, Fiction, 1999, Couleurs, , 117’)

Blu-ray 7 :
Lundi matin (France-Italie, fiction, couleurs, 2002, 128’)
Otar Iosseliani tourne Lundi matin (2002, 54 min) un documentaire de Niko Tarielashvili

Blu-ray 8 :
Jardins en automne (France, fiction, couleurs, 2006, 121’)
Otar Iosseliani, le merle siffleur (2006, 92 min) un documentaire de Julie Bertuccelli de la collection « Cinéma de notre temps »

Blu-ray 9 :
Chantrapas (France-Géorgie-Ukraine, Fiction, Couleurs et N&B, 2010, 122’)
Chant d’hiver (France-Géorgie-Ukraine, Fiction, Couleurs, 2015, 116’)

le livre « Otar Iosseliani, l’art de la fugue » (220 pages) :
panorama critique de ses œuvres
projet de film inachevé
retranscription d’un séminaire tenu par le réalisateur à Bologne en 1997

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