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Sortie Blu-ray : Colère noire de Fernando Di Leo
Fernando Di Leo poursuit sa verve au sein du poliziottesco avec une histoire de kidnapping qui pourrait être inspirée d'un fait divers tant l'Italie des années de plomb est marquée par une succession d'enlèvements dont les dénouements peuvent être dramatiques. Fernando Di Leo, même s'il ne dispose pas de la reconnaissance de son collègue Elio Petri à la même époque autour du cinéma politique, donne un portrait ambitieux de l'Italie des années 1970 avec un regard critique acéré. En première ligne, ce sont bien les écarts de richesse incommensurables qui entraînent le développement du crime crapuleux où le commissaire de police est souvent le porte parole du réalisateur dans le constat qu'il fait de la société gangrenée par ses hiérarchies de classe. Car au final, les forfaitures sont organisées par de puissants financiers tandis que les personnes humbles à l'image du garagiste qui a perdu tous les êtres qui lui sont les plus chers, sont les victimes directes des négociations financières.
Ce point de vue politique est si important que Fernando Di Leo lui accorde toute une première partie avant que ne débutent les scènes d'action auquel le public de l'époque est habitué concernant le genre filmique en question. Certes, le cinéaste démontre son point de vue politique à grands traits de manière explicite sans jamais chercher la demi mesure, ce qui fait aussi sa singularité. Luc Merenda dans le rôle principal dispose d'un charisme évident dans les scènes d'action même s'il est moins convaincant dans les confrontations psychologiques. Quant à James Mason, il est hélas énormément absent de son propre rôle, incarnant son personnage sans la moindre conviction.
Malgré ses fragilités, le film jouit d'une véritable efficacité avec notamment une musique originale signée Luis Bacalov, fidèle et complice compositeur de Fernando Di Leo sur ses films, qui offre un ton mélancolique au héros de l'histoire. Dès lors, le chemin de vengeance n'est plus jouissif mais se retrouve comme une triste conséquence d'une réalité sociale en Italie que rien ne semble encore vouloir changer entre les mais du corps politique.

Colère noire
La città sconvolta: caccia spietata ai rapitori
de Fernando Di Leo
Avec : Luc Merenda (Mario Colella), James Mason (Filippini), Irina Maleeva (Lina), Marino Masé (Pardi), Daniele Dublino (l'avocat Bonanni), Vittorio Caprioli (le commissaire Magrini), Valentina Cortese (Grazia Filippini), Marco Liofredi (Fabrizio Colella), Francesco Impeciati (Antonio Filippini), Alessio Juso (l'enfant), Renato Baldini (Antonio Polieviti), Serena Bennato (la femme slave), Enzo Pulcrano, Giulio Baraghini, Flora Carosello, Raul Lovecchio, Renato Romano, Willi Colombini, Salvatore Billa, Loris Bazzocchi, Dolores Calò, Omero Capanna, Renato Castellani, Pietro Ceccarelli, Giovanna Chemeri, Rolando De Santis, Cesare Di Vito, Max Dorian, ,Tom Felleghy, Gilberto Galimberti, Alfonso Giganti, Nello Palladino, Pasquale Ragno, Sandro Scarchilli, Oscar Sciamanna
Italie – 1975.
Durée : 98 min
Sortie en salles (France) : inédit
Sortie France du Blu-ray : 19 mars 2024
Format : 1,85 – Couleur
Langues : anglais, français, italien - Sous-titres : anglais, français.
Éditeur : Elephant Films
Bonus :
Le film par Gérald Duchaussoy et Romain Vandestichele (2023, 24’03”)
« Villes violentes : L’Autre trilogie de Fernando Di Leo » : documentaire (2005, 27’08”, VOST)
Bande-annonce (1’54”, VOST)
Bandes-annonces de la collection