"Seule, Géorgie" d'Otar Iosseliani

Sortie du coffret Blu-ray: Seule, Géorgie au sein de l'intégrale des films d'Otar Iosseliani

Réalisé pour la chaîne de télévision ARTE, ce documentaire de près de quatre heures en trois parties (Prélude, Tentation et L'Épreuve) dispose du regard profond du cinéaste géorgien Otar Iosseliani sur son propre pays natal où il glorifie l'héritage culturel construit au fil des siècles et la problématique cauchemardesque d'une Russie incapable de tolérer son indépendance.

Pour cela, le cinéaste a réussi à réunir de nombreuses archives inédites, du moins totalement méconnues en France, sur son pays, issues à la fois de la télévision mais aussi du cinéma. Le point de vue qu'il choisit sort du cadre de l'historien classique mais aussi du point de vue autobiographique pour saisir la singularité de 2000 ans d'histoire. Il s'agit plutôt d'un essai éclairé sur la compréhension de son histoire à partir du point de vue d'un Géorgien marqué par l'oppression bolchevique sur son pays.

Ce film repose essentiellement sur un long travail de montage pour dégager une réflexion profonde sur l'influence du passé sur la destinée du pays à l'heure actuelle, notamment au mi temps des années 1990 quand le film est réalisé. Cette longue histoire permet en outre de donner quelques clés de compréhension sur la montée de l'extrême droite récente en Géorgie, dans ce pays oublié du reste de l'Europe, à la frontière entre deux continents, où la question d'autonomie politique est d'autant plus complexe à mener et défendre.

Comme de coutume, Otar Iosseliani offre une large place aux images, contemporaines et d'archives ici, et réduit les commentaires de la voix off au minimum afin de réfléchir l'Histoire d'un pays à travers la confrontation immédiate des images et de leur montage.

Seule, Géorgie
d'Otar Iosseliani
France, 1994.
Durée : 236 min
Durée totale du coffret : 1805 min (30h05)
Sortie France du coffret Blu-ray : 3 décembre 2024
Format image : 1,66 - Couleurs
Langues : français, géorgien - Sous-titres : français.
Éditeur : Carlotta Films

Coffret contenant :
Blu-ray 1 :
Aquarelle (Akvarel, URSS, fiction, 1958, N&B et couleurs, 10’)
Le Chant de la fleur introuvable (Sapovnela, URSS, fiction, 1958, Couleurs, 16’)
Avril (Aprili, URSS, fiction, 1961, N&B, 47’)
La Fonte (Tudzhi, URSS, documentaire, 1964, N&B, 17’)
La Chute des feuilles (Giorgobistve, URSS, fiction, 1966, N&B, 95’)

Blu-ray 2 :
Vieilles chansons géorgiennes (Dzveli qartuli simgera, URSS, documentaire, 1969, N&B, 21’)
Il était une fois un merle chanteur (Iko shashvi mgalobeli, URSS, fiction, 1970, N&B, 81’)
Pastorale (Pastorali, URSS, fiction, 1975, N&B, 98’)

Blu-ray 3 :
Sept pièces pour cinéma noir et blanc (Lettre d’un cinéaste) (France, fiction, 1982, N&B, 21’)
Euskadi (France, documentaire, 1983, N&B et Couleurs, 54’)
Les Favoris de la Lune (France, fiction, 1984, Couleurs et N&B, 102’)
Un petit monastère en Toscane (France, documentaire, 1988, Couleurs, 57’)

Blu-ray 4 :
Et la lumière fut (France-Allemagne-Italie, fiction, 1989, Couleurs, 106’)
La Chasse aux papillons (France-Allemagne-Italie, fiction, 1992, Couleurs, 118’)

Blu-ray 5 :
Seule, Géorgie (France, documentaire, Couleurs et N&B, 1994, 236’)

Blu-ray 6 :
Brigands, chapitre VII (France-Suisse-Russie-Italie, fiction, 1996, Couleurs, 122’)
Adieu, plancher des vaches (France-Suisse-Italie, fiction, 1999, Couleurs, , 117’)

Blu-ray 7 :
Lundi matin (France-Italie, fiction, couleurs, 2002, 128’)
Otar Iosseliani tourne Lundi matin (2002, 54 min) un documentaire de Niko Tarielashvili

Blu-ray 8 :
Jardins en automne (France, fiction, couleurs, 2006, 121’)
Otar Iosseliani, le merle siffleur (2006, 92 min) un documentaire de Julie Bertuccelli de la collection « Cinéma de notre temps »

Blu-ray 9 :
Chantrapas (France-Géorgie-Ukraine, fiction, Couleurs et N&B, 2010, 122’)
Chant d’hiver (France-Géorgie-Ukraine, fiction, Couleurs, 2015, 116’)

le livre « Otar Iosseliani, l’art de la fugue » (220 pages) :
panorama critique de ses œuvres
projet de film inachevé
retranscription d’un séminaire tenu par le réalisateur à Bologne en 1997