Billet de blog 15 avril 2024

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Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

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Technique d'un meurtre (Tecnica di un omicidio) de Francesco Prosperi

Clint Harris est un tueur à gages d'une grande efficacité à New York. Il souhaite décrocher mais l'assassinat de son frère le pousse à exécuter un dernier contrat pour le syndicat qui l'emploie. Le voici associé à une jeune recrue qu'il doit former alors qu'il part en France enquêter sur un homme qui a changé de visage.

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Illustration 1
Technique d'un meurtre Tecnica di un omicidio de Francesco Prosperi © Elephant Films

Sortie Blu-ray : Technique d'un meurtre de Francesco Prosperi

Pour son premier long métrage seul à la réalisation, Francesco Prosperi qui fut auparavant assistant de Mario Bava, signe un film d'espionnage autour d'un tueur professionnel au service d'un syndicat du crime. L'origine de la production italienne s'efface complètement dans le film qui commence dans les rues de New York pour se poursuivre en France. La réalité italienne est largement absente en dehors d'un visage qui allait peu de temps après ce film être connu grâce à son rôle éponyme dans Django (1966) de Sergio Corbucci à savoir l'acteur Franco Nero. Le film prend ainsi l'aspect d'un buddy movie avant l'heure assez curieux et plutôt original qui sert avant tout à questionner le rôle de la transmission d'une génération à l'autre.

Tout commence par une séquence sans paroles de la préparation méticuleuse d'un assassinat par le tueur professionnel qui n'est pas sans rappeler le traumatisme américain du meurtre du président Kennedy. C'est en cela que le film s'inscrit pleinement dans le cinéma made in USA avec subtilité même si le thème du tueur professionnel qui veut prendre sa retraite mais qui doit accomplir un dernier contrat où il se retrouve être la cible de ses propres commanditaires est la base de multiples scénarios notamment quelques années plus tard des Grands fusils (Big Guns, 1973 de Duccio Tessari avec Alain Delon dans le rôle principal. Ici, le récit de vengeance compte malgré tout moins que l'intrigue basée sur une affaire d'espionnage. Le flegme du personnage principal associé à son rôle de séducteur impassible face aux personnes chères mortes dans ses bras, qu'il s'agisse de son frère comme de son amante, fait écho à James Bond mais avec des moyens économiques plus modestes.

Robert Webber est parfait dans ce rôle de tueur imperturbable tandis que Franco Nero à l'aspect d'innocence juvénile pour un apprenti tueur est méconnaissable. Il ne faut pas se fier aux apparences, surtout dans ce film où chacun porte des masques pour mieux cacher ses intentions profondes. Le récit finit ainsi par la grande mélancolie du tueur solitaire qui ne peut se fier à personne et dont tous les proches fiables ont quant à eux résolument disparu. Il en découle ainsi un film d'espionnage à prendre au premier degré avec une touche personnelle dans la mise en scène où les plans sont réalisés avec soin, flirtant dans plusieurs scènes avec les codes du western notamment dans le duel final.

Illustration 2

Technique d'un meurtre
Tecnica di un omicidio
de Francesco Prosperi
Avec : Robert Webber (Clint Harris), Franco Nero (Tony Lo Bello), José Luis de Vilallonga (Dr George Goldstein / Frank Secchy), Cec Linder (Gastel), Theodora Bergery (Lucy), Earl Hammond (Frank Harris), John Hawkwood (Andrea Ferri, le directeur de l'American Club), Michel Bardinet (Barry), Jeanne Valérie (Mary), Jacques Stany (l'instructeur du stand de tir), Kitty Swan Giovanni Cianfriglia, Valentino Macchi
Italie, France – 1966.
Durée : 97 min
Sortie en salles (France) : 26 février 1967
Sortie France du Blu-ray : 19 mars 2024
Format : 2,35 – Couleur
Langues : anglais, français, italien - Sous-titres : anglais, français.
Éditeur : Elephant Films
Bonus :
Le film par Gérald Duchaussoy et Romain Vandestichele (2023, 24’17”)
Bande-annonce (0’56”, VOST)
Bandes-annonces de la collection

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