"Little Buddha" de Bernardo Bertolucci

Sortie de l'édition 4K Ultra HD + Blu-ray : Little Buddha de Bernardo Bertolucci

Film à la fois inattendu et inclassable, tout en s'inscrivant dans une large cinématographie, Little Buddha (1993) est l'initiateur de tout un courant de films rendant hommage au bouddhisme, de Kundun (1997) de Martin Scorsese à Sept ans au Tibet (1997) de Jean-Jacques Annaud. Dans le prolongement de son Dernier empereur (1987), le cinéaste italien poursuit son récit à l'étranger dans un film à grand spectacle mêlant les récits parallèles de l'histoire de Buddha et celle d'un enfant choisi pour être l'incarnation du nouveau Buddha. Si l'un est mis en scène sous la forme d'un conte initiatique au message pétri de sagesse, l'autre est une autre forme d'initiation, celui de l'Occident capitaliste au Bhoutan bouddhiste. Si l'enfant est sympathique, c'est avant tout le père interprété par le chanteur Chris Isaak qui suit une véritable transformation passant du scepticisme cartésien matérialiste à l'intégral détachement.

Bernardo Bertolucci use de la forme du conte avec ses moments fantastiques, ses effets spéciaux et la beauté iconique du jeune Keanu Reeves tout juste sorti de Point Break (1991) de Kathryn Bigelow. Dans le monde contemporain, il utilise le filtre de couleur bleue pour une représentation glaciale d'un monde où l'humanité dans des immeubles sans âme semble désincarné.

Ainsi, à travers ces effets de filtres, de cadrages et de lumière, sans oublier les multiples décors, Bernardo Bertolucci s'amuse à expérimenter différentes formes de récits au service de la découverte du bouddhisme de la part d'un homme qui n'appartient pas à cette confession. S'il flirte par son désir d'ascèse avec l'esprit des Onze Fioretti de François d'Assise (Francesco, giullare di Dio, 1950) de Roberto Rossellini, Bertolucci est dans ce film un homme de spectacle dont la mise en scène ne rencontre pas l'ascèse du bouddhisme. Pour autant, il ne se perd entièrement dans l'ivresse de l'effervescence de la mise en scène et cite avec inspiration la mise en scène d'Akira Kurosawa. L'évocation sous forme de conte de Siddhartha-Buddha est ainsi ainsi un très beau livre d'images qui s'accorde bien avec la partie de l'initiation de l'Occident, sans pour autant développer tout le potentiel critique de la société de consommation prédatrice.

Little Buddha
de Bernardo Bertolucci
Avec : Keanu Reeves (Siddhartha), Ruocheng Ying (Lama Norbu), Chris Isaak (Dean Conrad), Alex Wiesendanger (Jesse Conrad), Raju Lal (Raju), Greishma Makar Singh (Gita), Sogyal Rinpoche (Kenpo Tenzin), Ven. Khyongla Rato Rinpoche (Abbot), Bridget Fonda (Lisa Conrad), Ven. Geshe Tsultim Gyelsen (Lama Dorje), Jo Champa (Maria), Jigme Kunsang (Champa), Thubtem Jampa (Punzo), Surekha Sikri (Sonali), T.K. Lama (Sangay), Doma Tshomo (Ani-La), Mantu Lal (Mantu), Mountain Yogi (Mountain Yogi), Rinzin Dakpa (l'oracle), Rudraprasad Sengupta (le roi Suddhodhana), Kanika Pandey (la reine Maya), Rajeshwari Sachdev (Yasodhara), Santosh Bangera (Channa), Vijay Kashyap (le vizir), Bhisham Sahni (Asita), Madhu Mathur (Prajapati), Anupam Shyam (Lord Mara), Ruchi Mathur, Rashid Mastaan, S.S. Pandey, Sadiya Siddiqui, Tarana Ramakrishnan, Antia Thakur, Anu Chettri, Kavita Hahat, Nagabab Shyam, Mahana Amar, Chitra Mandal, Narmadapuree, Kumar Lingeshewer, Nirmala, Ailsa Ber, Imtiaz Amir, Kiran Rao
Italie, France, Liechtenstein, Royaume-Uni – 1993.
Durée : 141 min
Sortie en salles (France) : 1er décembre 1993
Sortie France de l'édition 4K Ultra HD + Blu-ray : 12 septembre 2024
Format : 2,39 – Couleur
Langues : anglais, français - Sous-titres : français.
Éditeur : Rimini Éditions
Bonus :
Présentation du film - Partie 1 (8’35”)
Présentation du film - Partie 2 (7’08”)
« Comme une fable » : entretien avec Piero Spila, critique de cinéma (35’02”)
« Être payé pour étudier » : entretien avec Gianni Giovagnoni, directeur artistique (19’16”)
« Le Vrai et le faux » : Gianni Giovagnoni commente les photos des décors du film (23’38”)
Bande-annonce