Billet de blog 24 juin 2024

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Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

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Horrible (Rosso sangue) de Joe d'Amato

Un homme qui survit à toutes les blessures qui lui sont infligées assassine avec une cruauté sans limite chacune des personnes qu'il croise sur sa route.

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Illustration 1
Horrible Rosso sangue de Joe d'Amato © ESC Éditions

Sortie du combo Blu-ray/DVD : Horrible de Joe d'Amato

Alors que le slasher a le vent en poupe outre-Atlantique avec le succès consécutifs d'Halloween, la nuit des masques (1978) de John Carpenter et de Vendredi 13 (Friday the 13th, 1980) de Sean S. Cunningham, Joe d'Amato poursuit son filon inspiré d'une réalisation de circonstance avec un film résolument gore. Comme pour un film pornographique où il aime à officier également en fonction des circonstances, le réalisateur avec Horrible (Rosso sangue) enchaîne les séquences gores avec viscères sortant du ventre, découpe de tête à la scie ou en perforation ou encore à la pioche, sans oublier la découpe de la tête elle-même en passant encore par la tête dans le four. Les situations sont toutes plus cruelles les unes que les autres et le tueur grec se trouve aussi sanguinaire que sans pitié, ne témoignant d'aucune humanité. Qu'apporte son identité grecque à l'explication de son origine ? Que l'horreur absolue se situerait dans la naissance de la tragédie grecque ? Que vient faire un prêtre dans cette histoire qui se révèle d'ailleurs quelque peu inefficace ?

Le scénario souffre non pas seulement d'invraisemblance, ce qui est banal et pardonnable, mais encore de véritable dynamisme pour construire un véritable croquemitaine. De même l'interprétation sans être pour autant ratée est bien peu inspirée. Il reste en dernière analyse le goût propre aux réalisateurs pour les outrances dans le gore qui font tout l'enjeu du film, témoignant à l'aube des années 1980 du désir pour l'industrie du cinéma italien de survivre coûte que coûte face au rouleau compresseur de la télévision berlusconienne.

Du cinéma d'exploitation décomplexé et assumé comme tel, qui ne manque pas de bonnes idées et de quelques inventions sans pour autant innover dans le slasher. Il reste la bonne idée d'avoir focalisé le dénouement sur une héroïne inattendue aux accents de « revenge movie » féminin bien placé.

Illustration 2

Horrible
Rosso sangue
de Joe d'Amato
Avec : George Eastman (Mikos Stenopolis), Annie Belle (Emily), Charles Borromel (le sergent Ben Engleman), Katya Berger (Katia Bennett), Kasimir Berger (Willy Bennett), Hanja Kochansky (Carol Bennett), Ian Danby (Ian Bennett), Ted Rusoff (le docteur Kramer), Edmund Purdom (Father), Cindy Leadbetter (Peggy), Lucia Ramirez (Angela), Mark Shannon (l'homme à la télévision), Michele Soavi (un motard)
Italie, 1981.
Durée : 90 min
Sortie en salles (France) : 6 juillet 1983
Sortie France du combo Blu-ray/DVD : 12 juin 2024
Format : 1,85 – Couleur
Langues : anglais, français, italien - Sous-titres : français.
Éditeur : ESC Éditions

Bonus :
Version alternative du film Rosso sangue
Le Hallowwen italien par David Didelot
Rouge comme le sang : entretien avec George Eastman, dit Luigi Montefiori
Bandes-annonces
Bonus caché

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