Billet de blog 25 février 2025

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Cédric Lépine

Critique de cinéma, essais littéraires, littérature jeunesse, sujets de société et environnementaux

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Septembre sans attendre (Volveréis) de Jonas Trueba

Après 14 ans de vie de couple, Ale et Alex décident d'un commun accord de se séparer en d'en faire une fête pour officialiser leur annonce auprès de leurs proches, suivant en cela un précepte du père d'Ale.

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Illustration 1
Septembre sans attendre Volveréis de Jonas Trueba © Arizona édition

Sortie DVD : Septembre sans attendre de Jonas Trueba

Avec toujours une fraîcheur cinématographique enthousiasmante, Jonas Trueba réactualise avec son huitième long métrage la comédie de remariage théorisée par Stanley Cavell et qui s'est développée entre la fin des années 1930 et le début des années 1940 à Hollywood. Le cinéaste quitte le cadre originel de ce type de cinéma tourné en studio pour s'inspirer de la simplicité et de la liberté de ton de Rohmer où le dialogue est roi, avec une pincée de tension psychologique explicitement issue de Bergman et un soupçon de folie autobiographique de Fellini, sans oublier l'hommage d'un fils à son père, Fernando Trueba. C'est d'ailleurs concrètement de ce père-cinéaste que vient l'idée originale de « fêter une rupture plutôt qu'une union dans un couple » et Jonas Trueba a même décidé de faire incarner cette proposition initiale à son père lui-même dans le rôle du père du personnage joué par Itsaso Arana, qui est en dehors du film également la compagne de Jonas Trueba, en plus d'être actrice et réalisatrice, devant et derrière la caméra.

Ainsi, à partir d'un point de départ narratif assez simple, la proposition de faire une fête pour annoncer une rupture, une complexité s'ajoute progressivement au film avec divers effets de miroir où le film en vient à se penser lui-même, puisque l'héroïne est aussi réalisatrice d'un film dont le montage comporte les scènes tournées de la vie de son compagnon dans sa propre réalité diégétique. Ainsi, réalité et fiction forment un couple à l'écran comme à la ville, à l'image encore de la gémellité des prénoms Ale et Alex. Le film demande ainsi sans cesse d'entrer et sortir du récit pour l'appréhender de manière globale tandis que les scènes se succèdent autour du principe de la répétition de dialogues mots pour mots répétés : l'annonce de la séparation du couple et l'envie d'en faire une fête avec le consentement des deux personnes intéressées.

Tout comme énoncé par le premier public du film à l'intérieur du film qui est le film lui-même, le récit proposé par ces scènes récurrentes comporte une chorégraphie narrative circulaire par les répétitions, tout en poursuivant un enchaînement chronologique linaire allant tout droit vers la fête annoncée depuis le début du film et portera ainsi le dénouement.

Illustration 2

Septembre sans attendre
Volveréis
de Jonas Trueba
Avec : Itsaso Arana (Alejandra, dite Ale), Vito Sanz (Alejandro dit Alex), Fernando Trueba (le père d'Alejandra), Andrés Gertrudix (le frère d'Alejandra), Francesco Carril (Fer, un réalisateur de cinéma), Miguel A. Trudu (le monteur du film), Ana Risueño (la professeure de dessin), Valeria Alonso (Andrea), Miguel A. Trudu (le monteur), Naiara Carmona, Pedro Lozano, Jon Viar, Isabelle Stoffel, Lucía Perlado, Simon Pritchard, Joserra Cadiñanos, Sigfrid Monleón, Bárbara Mingo, Camino López, María Herrador, Emilio Rivas, Beatriz Hernández, Dominique You, Mercedes Unzeta, Santiago Palacios, Antonio Sánchez Martín, Leo Schwartz Prior, Leonardo Viar, Alonso Díaz Carmona, Mafo, Arturo Muñoz, Chesco Ruiz, Iria del Río, Fernando Franco, Aura Garrido, Rodrigo Sorogoyen
Espagne, France – 2024.
Durée : 114 min
Sortie en salles (France) : 28 août 2024
Sortie France du DVD : 12 février 2025
Format : 1,85 – Couleur
Langue originale : espagnol - Sous-titres : français.
Éditeur : Arizona Distribution

Bonus :
« Ceci n’est pas un Making Of » (23min) par Pablo Hoyos.

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