Sortie DVD : Le Héros de Babylone de Siro Marcellini
Après avoir incarné avec une réelle notoriété devant les caméras des studios hollywoodiens Tarzan dans six films, Gordon Scott continue de mettre en valeur son torse dénudé bodybuildé mais cette fois au sein de l'industrie du cinéma italien tout au long des années 1960 principalement dans des péplums. Ici, en dehors d'une séquence où il se délivre de ses chaînes qui le maintenaient prisonnier au fil d'un suspens tendu où se joue le destin de Babylone, sa force surhumaine n'est guère mise en valeur dans le scénario mais son personnage est particulièrement doué au combat à l'épée, réussissant notamment à repousser l'assaut d'au moins dix soldats pour sauver une jeune femme qui devient immédiatement sa promise. Cela ne l'empêche pas non plus après de se laisser séduire et prendre aux charmes d'une prêtresse particulièrement cruelle et machiavélique envoyant aux bûchers plusieurs femmes vierges innocentes.
L'héroïsme dudit héros de Babylone n'est ainsi guère à son avantage, même s'il est l'héritier légitime du trône de ladite cité et que son courage le conduit spontanément à sauver une femme.
De manière assez gratuite et complaisante, le film multiplie les scènes de cruautés d'un tyran à l'égard de femmes prisonnières pour insister à gros traits sur la nécessité pour le héros de prendre sa place. Cette insistance maladroite est censée comblée le vide de l'affirmation politique des rebelles qui veulent renverser le pouvoir mais ce choix scénaristique n'est guère pertinent. L'intrigue est ainsi sans surprise, reprenant sans inspiration des récits prémâchés où les personnages sont excessifs sans jamais de recul critique dans leur surjeu. Il reste un Gordon Scott quelque peu désincarné, un comble pour les dimensions de son personnage ! Quant à l'amour naissant avec la belle Geneviève Grad, future fille du Gendarme de Saint-Tropez dans la saga française du même nom, il est bien trop artificiel pour être convaincant.
L'intention de la réalisation, qui n'a aucune prétention à démontrer un goût personnel pour la singularité de la mise en scène, s'attache avant tout à proposer un grand spectacle avec des costumes qui importent plus que le jeu des acteurs et actrices. C'est là aussi l'expression d'un cinéma sans prétention à consommer sans discours critique profitable mais qui marque néanmoins les fantasmes d'une époque pour le mythe de Babylone comme symbole d'une civilisation occidentale en construction.
Le Héros de Babylone
L'Eroe di Babilonia
de Siro Marcellini
Avec : Gordon Scott (Nippur), Geneviève Grad (Tamira), Moira Orfei (la prêtresse Ura), Piero Lulli (Balthazar), Andrea Aureli (Anarsi), Mario Petri (Cyrus, le roi de Perse), Giuseppe Addobbati (Licardio), Paola Petrini (Atalide), Andrea Scotti (Namar), Celina Cely (Agar), Harold Bradley (Mursuk, l’esclave noir), Aldo Pini (un ambassadeur de Perse), Giuseppe Mattei (le lieutenant du roi Cyrus), Oreste Lionello (Tibis), Consalvo Dell'Arti (un ambassadeur de Perse), Enrico Gozzo (un officier de Cyrus), Renato Malavasi (Edumeo, le berger), Bruno Ukmar (un partisan de Licardio)
Italie, France, 1963.
Durée : 89 min
Sortie en salles (France) : 20 décembre 1963
Sortie France du DVD : 9 avril 2024
Format : 2,35 – Couleur
Langue : français.
Éditeur : LCJ