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Sortie Blu-ray : Dernier été à Tanger d'Alexandre Arcady
Après une succession de films aux succès publics ininterrompus, Alexandre Arcady réalise avec Dernier été à Tanger (1986) son cinquième long métrage, une reconstitution historique du Tanger en transition post-coloniale. Le réalisateur place son film sous le signe explicite du film noir américain, plus particulièrement entre Casablanca (1942) de Michael Curtiz et La Soif du mal (Touch of Evil, 1958) d'Orson Welles. Le problème est que la référence au polar est prise au premier degré avec une mise en scène et une direction d'acteurs et d'actrices qui invitent davantage à prendre le film sous l'angle de la parodie. Ainsi, le film n'a ni le sérieux dramatique du polar, ni l'humour de la parodie. Il laisse même place à des interprétations outrancières et parfois stigmatisantes, à l'instar de Jacques Villeret jouant les boutiquiers marocains avec un accent excessif.
Quant à Thierry Lhermitte s'inspirant d'Humphrey Bogart, il n'est pas du tout à sa place et ses propositions visant à traiter son personnage avec autodérision ne servent aucunement l'intrigue et ne servent finalement que sa propre persona.
L'enquête est totalement négligée à tel point que la révélation finale du mobile de la mystérieuse tueuse vient boucler le film dans un désintérêt total. Il y a certes de belles images d'extérieur dignes de cartes postales, sans que la réalité sociopolitique soit vraiment prise en compte en dehors du statut de décor. La période d'indépendance aurait en effet pu être riche en réflexion sur cette période mais ne se limite ici à évoquer seulement à la fois la corruption et le racisme ambiant. Autre point de vue qui plombe le film : le male gaze omniprésent qui donne trop de complicité à la misogynie ambiante pour en faire une critique.
Les acteurs et actrices sont l'enjeu central du réalisateur pour faire son film mais ne restent pas inoubliables dans leur interprétation malgré leur implication consciencieuse à l'image notamment de Vincent Lindon.

Dernier été à Tanger
d'Alexandre Arcady
Avec : Thierry Lhermitte (Richard Corrigan), Roger Hanin (William Barrès), Valeria Golino (Claudia Marchetti), Julien Guiomar (le commissaire), Vincent Lindon (Roland Barrès), Jacques Villeret (Marcus), Jean-Claude de Goros (Sébastien), Anna Karina (Myrrha), Jean Bouise (Max Pasquier), Saïd Amadis (Karim Hussein), Howard Vernon (Maître Schmidt), Nathalie Courval (Antoinette), Randy Weston (le pianiste du Silver Club), Marc Samuel (David Arfi), Luigi Diberti (Marchetti, un gangster, le père de Claudia), Raymonde Abecassis (la gourvernante), Christian Fellat (José Torres dit Le Suédois, un gangster de la bande de Barrès), Nathalie Aussant (l'employée de l'agence), Abdel Kader Dahou (le voleur du sac), Lucien Layani (le barman), Martha Canal Perez (Claudia enfant), Arsène Benaïm (le croupier), Ilan Zaoui (le guitariste espagnol), Francisca Ambre (la pianiste classique), Gérard Parachou (un garde du corps), Soumaya Akaaboune (la fleuriste), Randy Weston (le pianiste du Minsah), Robert Herin (un garde du corps), Salah Eddine (le portier), Lahbib Karkaba
France, Italie – 1987.
Durée : 115 min
Sortie en salles (France) : 22 avril 1987
Sortie France du Blu-ray : 3 juin 2025
Format : 1,85 – Couleur
Langue originale : français.
Éditeur : Rimini Éditions
Bonus :
« Chronique d’un tournage à Tanger » par Alexandre Arcady (25’)
Bande-annonce