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Jean-Marc répond rapidement à mon mail : «…ah oui je connais Médiapart…il me reste dix jours de tournage, je passe par Paris juste avant de décoller pour les Etats-Unis, je suis d’accord pour cette photo, je vais réfléchir.»
Quelques jours plus tard.
«Je serai de dos. Tu vois, c’est un peu représentatif de mon attitude en ce moment envers la politique. Je n’en suis pas fier. Je suis dans l’attente, comme un spectateur, sur ses gardes, pas résigné non, dans l’attente d’une réaction. J’entends ici beaucoup de bruit. J’entends Mélenchon qui détruit Le Pen. J’entends les polémiques. Trop de spectacle. Il y a quelque chose d’obsolète dans le processus des élections à la française. J’ai en tête cette phrase de I.F Stone : “chaque mot qui sort de la bouche d’un politique est un mensonge” ».
«Je vois là-bas (aux Etats-Unis) une société entièrement tournée vers le profit, nos pensées sont tournées vers le profit. Le gouvernement sauve Wall Street et fait payer les pauvres. Et puis il y a cette terrible proposition de NDAA (National Defense Authorization Act) qui pourrait être votée en 2012.
Ça me rappelle les heures sombres du Maccarthysme. Avec Roosevelt il y avait au moins cette idée du développement pour le bien commun. Je m’informe dès que j’ai du temps sur Truthdig.com.
Je lis “The world as it is” de Chris Hedges.
Je ne suis pas anarchiste. Je suis plus un observateur, je ne m’implique pas. J’en ai le droit. Il va se passer des choses là-bas, cela aura des influences en Europe, c’est certain. Je réagirai. Il manque quelque chose de “fair”, de plus juste ».
A voir et à lire, Instantanés, photographies de Jean-Marc Barr et récits de Pascal Arnold, aux éditions Gallimard Loisirs.
A voir le 9 mai au cinéma, Chroniques sexuelles d’une famille d’aujourd’hui. Co-réalisé par JMB et Pascal Arnold.