Dimanche s'est ouvert l'espace mexicain « Dialogo climatico », sous les cris de « Viva Zapata », « Viva la justicia climatica », « No a las falsas soluciones » …
Des centaines de participants étaient présents à cette première journée d'ouverture pour réaffirmer la dimension globale de la crise climatique et la responsabilité du système économique capitaliste dans cette crise globale : « Pour nous, la crise climatique n'est pas une crise environnementale mais une crise de civilisation, une crise du système » déclarait ainsi Elizabeth Peredo de la Fondation Solon (Bolivie) lors de la plénière du matin.
Organisations environnementales, organisations de peuples indigènes, paysans, mouvements internationaux pour la justice climatique,... tous sont là pour rejeter les « fausses solutions » (agrocarburants, séquestration du carbone, marché du carbone, etc.) et dire non à la marchandisation de la nature. Dans son discours, le directeur de Greenpeace international, Kumi Naidoo, rappelait : « Ce que nous voulons ce n'est pas de l'argent, ce que nous voulons c'est la justice, ce que nous voulons c'est que les pays industrialisés payent leur dette climatique ».
Tous s'accordent pour dénoncer le manque de volonté politique et l'hypocrisie des gouvernements qui voudraient nous vendre comme solution à la crise les mêmes mécanismes que ceux nous ayant conduits à la crise... « business as usual ». La logique est poussée jusqu'au bout puisque le texte actuellement proposé à la négociation fait référence à la Banque mondiale comme administratrice du « Fonds vert » mondial, en lieu et place des Nations unies.
Nombreux sont les intervenants qui ont souligné les liens entre la mobilisation à Cancun en 2003 contre l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et la mobilisation actuelle : la lutte contre les politiques néolibérales. Certes, la situation n'est pas la même puisque nous sommes aujourd'hui dans le cadre de négociations onusiennes dans lequel les mouvements appellent les gouvernements à prendre des décisions fortes pour lutter contre la crise écologique, mais la logique combattue reste la même : l'idée que le marché résoudra tous les problèmes.
Tous les mouvements réunis ici s'opposent fermement à cette logique néolibérale du marché qui ne cesse de contaminer les négociations sur le climat et en appellent à la justice climatique.
Les plénières, tables-rondes et ateliers autogérés des prochains jours, permettront d'approfondir ces discussions organisées autour de plusieurs thématiques: « Ressources naturelles, forêts, souveraineté alimentaire, peuples indigènes » ; « Mégaprojets, migration et militarisation » ; « Justice de genre, soutenabilité urbaine et monde du travail » ; « Eau, barrages et catastrophes ». Des panels plus généraux sont également prévus sur les stratégies de coordination et d'actions communes pour renforcer le mouvement pour la justice climatique.
Tous les mouvements appellent à une journée de manifestations le mardi 7 décembre : une manifestation se tiendra dans le centre ville de Cancun à l'appel des mouvements mexicains locaux réunis au Dialogo climatico , et une marche en direction du Moon palace est organisée à l'initiative de la Via Campesina. Plus d'informations sur ces mobilisations demain !