Billet de blog 5 novembre 2008

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Jacques Pouzet

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Cantons des villes et cantons des champs

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La commission présidée par Monsieur Attali, encore elle, propose « pour changer la France » la Décision 260 : « Faire disparaître en dix ans l’échelon départemental » «…. L’objectif est de constater à dix ans l’inutilité du département, afin de clarifier les compétences et réduire les coûts de l’administration territoriale…. ».On sait quel succès a remporté cette proposition ….en particulier auprès de différentes associations d’élus… Sauf erreur, le mot canton ne figure pas dans le chapitre 3 « Clarifier la décentralisation pour en accroître l’efficacité » Or, pour ce qui concerne la démocratie représentative , le département n’a d’existence que par la réunion dans l’Assemblée Départementale des « conseillers généraux » élus au suffrage universel dans chacune des circonscriptions cantonales. Au-delà des compétences obligatoires reçues par les lois de décentralisation, le Département mène des politiques volontaristes dans de nombreux domaines tels que : soutien à l’activité économique, technologies de l’information et de la communication, sport, environnement, développement touristique, aides aux monuments historiques…

Profil d’un département banalEnviron 700 000 habitants , un peu plus de 700 communes et une cinquantaine de cantons dont au moins un tiers des conseillers représentant près de 50% de la population se trouvent confrontés aux attentes d’une population urbaine, en « doublon » avec les élus communaux de ces villes. Il n’en est pas de même pour les cantons ruraux, largement constitués de « petites » voire de« très petites » communes, excentrées par rapport aux agglomérations. Les élus de celles-ci n’ont pas les moyens de faire entendre l’intérêt de leurs électeurs dans ces politiques volontaristes; le conseiller général joue alors un rôle de conseil et d’avocat de ces communes dans des instances territoriales : Départements et Région. Pour compléter le décor départemental, superposons une quarantaine de communautés de communes dont une communauté d’agglomération, constituées par « affinités » et dont les populations n’ont pas le droit d’y élire directement des représentants.

Bon et alors ?

Alors, si le but est de « Clarifier la décentralisation pour en accroître l’efficacité » et si on admet que le citoyen doit contribuer démocratiquement en local à cette amélioration, alors commençons par clarifier la répartition des « compétences » et surtout des pouvoirs d’allocation des « ressources » sur les territoires . La bonne entrée dans le sujet n’est-elle pas une recomposition, adaptée au siècle, des lieux de pouvoir, à partir des intérêts bien compris de la « France d’en Bas ».Laissons à la France d’en Haut les joutes politiciennes sur les échelons à supprimer, à fusionner….

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