Un débat au Salon de l'Education le samedi 27 novembre.
La Ligue de l'enseignement organise chaque année le Salon de l'Education, porte de Versailles. On peut télécharger des entrées gratuites sur le site du Salon.
Le samedi 27 novembre, de 14h à 17h, se déroulera un débat autour du thème "De l’éducation à la sexualité à l’éducation sexualisée… vers une société égalitaire entre les femmes et les hommes", organisé par le Planning familial et la Ligue de l'enseignement.
L'opération "Rose, &, Shou", coordonnée par la Ligue de l'enseignement de Paris sera présentée par son animatrice, Noëlla Germain.
L'éducation sexualisée sera présentée par Françoise Toublet-Manjeon, du Planning familial.
Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale du Planning familial a en fait l'objet d'un article paru dans le mensuel de la Ligue de l'enseignement "Idées en mouvement". Le voici ci-dessous:
Il n’existe pas de sexualité « naturelle » mais un construit social que Le Planning Familial veut questionner sous l’angle des rapports inégalitaires entre les femmes et les hommes.
Inscrite dans ses statuts et mise en pratique depuis ses débuts, l’éducation à la sexualité fait partie des fondamentaux du Planning Familial tout comme y est inscrit l’objectif de créer les conditions d’une sexualité vécue sans répression ni dépendance dans le respect des différences.
Si les textes, depuis la circulaire de 1973 (dite Fontanet), ne se limitent plus aux seules données scientifiques de la sexualité mais privilégient une éducation plus globale intégrant les dimensions sociales, relationnelles et culturelles de la sexualité, force est de constater que l’approche n’y interroge pas les rapports sociaux de sexes perpétuant les inégalités femmes/hommes.

Pas plus d’ailleurs que n’est travaillée la mixité. Or elle ne va pas de soi… Si pour Le Planning, cette mixité est un objectif, des temps non mixtes sont parfois nécessaires pour faire émerger les représentations et les questions que chacun se pose sur la sexualité de l’autre.
Simone Iff , en 1975, soulignait la nécessité « d’intégrer la sexualité dans tous les niveaux du quotidien (…), de ne plus parler d’éducation sexuelle mais d’éducation sexualisée dont le but serait la revalorisation de la personne dans son intégrité en dehors des rôles traditionnels ». Ainsi les personnes, quel que soit leur âge ou leur sexe sont influencées à la fois comme individu et comme être social aux assignations dévolues à chacun des sexes.
Chaque société a, en effet, construit autour des faits biologiques de l’accouplement et de la reproduction des règles et des discours basés sur la survie de l’espèce. Pour inculquer et faire respecter ces normes, des règles et des discours ont été construits sur la sexualité par la famille, le groupe, la médecine, le religieux ou l’Etat de façon initiatique, démonstrative, implicite ou répressive.
Un habitus social et familial est ainsi perpétré à travers l’ensemble des médias dont dispose une société dans l’ensemble des processus de sociabilisation de ses membres tout au long de leur vie : des jeux pour enfants en passant par la manière de les vêtir, des manuels scolaires, des magazines à la presse en général, de l’orientation scolaire aux tâches confiées à l’un ou l’autre sexe que ce soit à l’école, à l’université, dans le monde du travail ou des loisirs, dans l’espace public comme privé…
L’éducation sexualisée dépasse donc les seuls points de vue médicaux, hygiénistes et préventifs mais intègre l’ensemble des facteurs contextuels et sociaux et ce, de manière transversale. Aider à la construction d’une identité sexuée débarrassée des stéréotypes par une réflexion sur les rapports sociaux de sexes est une dimension fondamentale de l’accompagnement éducatif, et une étape nécessaire dans la marche vers l’égalité entre les femmes et les hommes dans la société. Dans cette perspective, c’est bien l’ensemble des acteurs de l’éducation qui est concerné, bien au-delà des seules séances prévues (mais non réalisées) par les textes.
Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale du MFPF
