Décalé mais relié.
Lire et écrire en décalé tel est le but de cette édition. En décalé ou plus simplement dans un temps élargi qui n’est pas, pas forcément, celui de l’actualité. Relié parce que c’est le journal, ses articles et son club, qui reste au centre du réseau d'informations, de réflexions et de réactions qui alimentent notre écriture.
Temps différent sans devenir astre solitaire.
Au début, un texte d’Anne qui laissait toutes les portes ouvertes et comme je ne fais que passer, après et avant une semaine d’absence, je vais tenter de n’en refermer aucune.
Au début, une étagère de fortune avec un unique galet posé sur une page ouverte par le vent du hasard. Chacun chacune déposait ses petits touts et ses grands riens et parfois l’inverse, l’étagère se réjouissait d’attendre de nouveaux feuillets après cette mise en goût d’écriture et ce premier tour de rodage du vide et du plein.
Il semble aujourd’hui qu’un grand trou s’est creusé en poussant du coude le vide. Quelques amas se sont déplacés sur des fils grandis d’importance aux côtés du plein.
Sans doute une question de perspective !
Quelqu’un sur l’étagère aura oublié son rocher de Sisyphe ou sa pierre philosophale.
L’étagère s’en serait autorisée à ne plus être ce qu’elle était.
En décalé ou pas je ne sais, mais pour sûr en relié, je suis allé lire quelques articles d’Antoine Perraud pour le plaisir de l’écriture et le clin d’œil posthume à Bernard Haller, je suis allé lire le beau fil de commentaires à la suite du beau billet de Corinne N sur l’Île de Paques, en me disant que les statues sur l’étagère se feraient légères, je suis allé lire la présentation de Romain Gary par Kairos, remarquable, quelques articles, quelques billets, en décalé ou en direct, j’en ai noté quelques autres sur lesquels je reviendrai. Ai noté le retour de Dominique Conil et la promesse d’Edwy Plenel de continuer sa série d’articles sur notre pouvoir et son opposition. J’ai écrit quelques commentaires dont certains sont très loin après les derniers.
J’invite à nouveau à l’écriture ceux qui, à la suite d'Emmanuelle Caminade, de leur pensées sur le plein et le vide se sont promis de faire un texte, même si ma lecture sera comme toujours (ou presque) pour moi, en décalé. J’y invite tout autant ceux qui n’ont rien promis et qui n’en pensent pas moins.
Sur ce j’arrête de me mêler de ce qui ne me regarde qu’en décalé et je laisse Anne continuer à piloter, avec chaleur et vivacité, le sujet du mois.