Billet de blog 1 juin 2009

frederic.degournay

Abonné·e de Mediapart

Chercheur : consultation de Jean-François Méla

 Voir le blog de Jean-François MELA: JFM's Blog.

frederic.degournay

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Voir le blog de Jean-François MELA: JFM's Blog.

Jean François MELA rappelle que nous vivons une période de réorganisation de longue durée dans l’enseignement supérieur et la recherche. Le mouvement actuel contre cette réorganisation apparaît essentiellement défensif, ce qui n’était pas le cas en 2004. Il y a d’ailleurs une grande disparité de réactions dans ce mouvement assez spontanéiste qui échappe en partie aux organisations syndicales.

La grande hétérogénéité du mouvement, quant aux méthodes utilisées et aux objectifs envisagés, est évidente. Elle peut conduire à l’extension du mouvement mais sans perspectives de réformes, ce qui apparaîtrait comme grave ; d’où la nécessité d’une régulation syndicale et politique.

Jean-François MELA indique qu’il serait dangereux de trop idéaliser la situation actuelle de la recherche, même quand il s’agit de mieux dénoncer l’esprit des réformes en cours. En effet, le système en place engendre déjà beaucoup d’inégalités et un surcroît d’élitisme. Les évolutions envisagées par le pouvoir, risquent d’accentuer ces phénomènes qui ne sont cependant pas, aujourd’hui, le produit de l’autonomie, sous forme d’une dérive utilitariste, sans parler de la confusion des pouvoirs, instaurée par la loi LRU. En outre, il convient d’écarter tout discours de défiance à l’égard du monde de la recherche, discours pourtant pratiqué par le chef de l’Etat, en particulier lors de son intervention du 22 janvier 2009.

Jean-François MELA estime nécessaire un rééquilibrage des rôles entre CNRS et universités. Pour autant, il serait absurde de rejeter la place et les missions du CNRS. Le CNRS représente un pivot de la recherche pluridisciplinaire qu’il convient de préserver en le réformant. Son système d’évaluation et de validation fonctionne correctement. Mais sa fonction stratégique est défaillante (rigidités, conservatisme…).

Quant à l’université, elle a pour objet d’assumer une mission de large formation supérieure générale, capable de favoriser l’émergence d’hommes et de femmes capables d’autonomie, possédant le goût de l’innovation, du risque et de la transmission des connaissances. L’affirmation de ce rôle suppose une démarche allant au-delà de la simple professionnalisation. Elle exige aussi une refonte de la gouvernance universitaire et donc la mise en cause de la concentration de certains pouvoirs entre les mains d’un président même si celui-ci est élu. Enfin, Jean-François MELA réfute l’idée apparue dans les projets de Valérie Pécresse de constituer a priori une quinzaine de centres d’excellence sur le territoire. Il convient en effet d’éviter l’installation de hiérarchies pré décidées et pré déterminées.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.