Pour Jean-François MAZOIN, Président de l’ADIUT, au coeur de toutes les inquiétudes, il y a les conséquences financières de la loi sur l’autonomie des universités (LRU). Jusqu’ici l’Etat attribuait directement les fonds à chaque IUT, calculés en fonction des besoins spécifiques des différentes formations. La loi LRU met fin à ce système. Depuis le début de l’année 2009, une enveloppe globale est attribuée à l’ensemble des universités. Dès lors, il appartient à chacun des présidents d’attribuer, comme bon lui semble, les fonds aux IUT.
Le président de l’ADIUT rappelle qu’il souhaite une meilleure intégration des IUT dans les universités. Il pense que l’université doit établir des contrats d’objectifs et de moyens avec ses composantes, sur les axes d’enseignement supérieur et de recherche.
A ses yeux, l’université performante sera celle qui aura su créer une dynamique avec les IUT (ouvrir une formation dans un secteur, accueillir des bacheliers technologiques, etc) et créer des synergies entre les territoires et le monde des professionnels. Cependant, pour un fonctionnement correct, il faut les moyens nécessaires.
Jean-François MAZOIN appelle de ses vœux, une discussion pour la mise en place des objectifs concrets entre les IUT et les Universités, et la conduite d’une réelle négociation précisant les moyens nécessaires à la tenue du cahier des charges et à l’indépendance des IUT.
La responsabilisation des IUT et des résultats ne peuvent être obtenus qu’en contrepartie des libertés accordées. L’université reste l’acteur politique majeur de la politique des IUT ; mais ceux-ci doivent disposer d’une visibilité importante sur les moyens attribués au regard des objectifs fixés.
Jean-François MAZOIN craint une hétérogénéité de moyens selon les territoires. En outre, cette disparité de moyens pourrait entraîner une autre distorsion, celle concernant la valeur des diplômes délivrés dans chaque établissement. La valeur nationale des diplômes délivrés permet une meilleure lisibilité pour les étudiants mais aussi surtout les entreprises.
Depuis plusieurs mois, les représentants des IUT militent donc, pour obtenir des garanties financières auprès du gouvernement. En attendant, les mobilisations continuent, pour conjurer le risque de « casse » des IUT, établissements dont le succès a toujours été reconnu. Aujourd’hui, pour plus de 140 000 étudiants - dont 36 % de boursiers - le taux de réussite dépasse les 75 %, 50% des étudiants en IUT poursuivent leurs études en Master et 20 % intègrent directement avec succès le monde du travail.